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Le 22 avril 1519, forêts du Royaume de Torino. Durant de nombreuses heures, une fastidieuse lecture m’avait tenu en haleine. Je ne pensais pas que les autochtones de ce royaume possédaient des connaissances aussi avancées. En apparence, ils ont une adorable bonhomie, ce sont des gens simples qui vivent en communion avec la nature. De ce que j’ai pu voir, ils avaient conservé leurs traditions primitives et il me semblait que ces sauvages n’avaient qu’un peu de fantaisie à m’apporter. Cependant, le fruit de leur recherche sur les herbes médicinales était si fascinant que je fus absorbé par la découverte de leurs pratiques. L’usage de la médecine moderne n’était pas nécessaire à la pérennité de leur peuple, ils s’étaient simplement transmis leur savoir au fil des générations et leur technique n’avait rien à envier à la notre. J’avais facilement atteint ce sanctuaire de lumières perdues qu’était leur bibliothèque, elle contenait un fond inénarrable d’ouvrages sur la médecine. Des volumes sur les premiers soins avec des herbes que l’on peut trouver avec facilité ou des livres plus complets sur les inflammations et les infections se trouvaient face à moi dans les étagères gigantesques de cette bibliothèque. Ainsi, j’ai passé la matinée à chercher d’éventuelles lectures et j’empilais les traités scientifiques sur une table, puis une encyclopédie sur la faune et la flore attira mon attention. Elle décrivait précisément la nature de chaque plante se trouvant sur l’île et indiquait quels effets bénéfiques sur l’organisme ces plantes pouvaient déclencher. Je ne regrettai pas un seul instant d’être venu sur l’île de Torino, mais il est certain que je m’étais perdu dans cette lecture et le temps n’attend personne. Il était deux ou trois heures après le point de culmination du soleil. Il me fallait m’aérer l’esprit. Soudainement, une idée me vint. Et si j’allais découvrir par moi-même, ces herbes médicinales qui ont suscité tant d’éloges dans cet ouvrage ? Surtout que je n’imaginais même pas pouvoir concevoir des remèdes en employant les herbes de telle sorte ! Enfin, je quittais ce lieu avec la ferme intuition que j’y retournerai et je suis parti à l’aventure. Ces gigantesques oiseaux au plumage bigarré, je les avais déjà croisés en arrivant. Ils avaient l’air préoccupé par autre chose, ils avaient continué leur chemin. Une volée me surplomba pendant ma traversée d’une verdoyante forêt, ces seigneurs des cieux n’avaient pas l’air si féroce qu’on le prétend. J’attendais l’instant où un de ces rapaces viendrait se jeter sur moi, il aurait vite été surpris. Me retrouvant à cueillir des fleurs, des racines et autres herbes indiquées dans l’encyclopédie, je m’égarais dans ce labyrinthe sylvestre. Je me demandais si d’autres hommes de la ville, comme je le suis, étaient venus ici ou si j’allais rencontrer un voyageur lui aussi absorbé par les vertus médicinales de ces plantes. | Messages : 10
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Localisation : South Blue
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Avril 1519, dans les Forêts du Royaume de Torino. Voilà quelques jours que Kyo avait accosté sur cette île dont les rumeurs allaient bon train sur la qualité des plantes qu’ils cultivaient de manière traditionnelle depuis bien longtemps. Un retour à la nature pour la bête, vêtu comme à son habitude, de manière urbaine, sobre mais un bien joli ensemble bien que complètement Noir, des pieds à la tête. Les locaux étaient des êtres qui avaient su conserver leurs coutumes et la fierté de leurs terres, à savoir cet écosystème riche et diversifié, un endroit qui était prisé par les personnes qui étaient témoins de leurs incroyables connaissances en médecine utilisant les plantes comme principal atout.
L’Homme en Noir était intrigué par la forme de cette île reculée dans South Blue : comme base, un arbre gigantesque qui servait de centre et également de refuge aux oiseaux géants qui faisaient leurs nids dans les feuillages de ce véritable monument sylvestre.
Il s’était d’abord intéressé à l’impressionnante Bibliothèques que ces braves hommes acceptaient de partager, même avec les voyageurs venus en quête sa voir, et avait potassé tout ce qu’il pouvait trouver dans les innombrables étagères composant cette demeure encyclopédique. L’Histoire de l’île, le mode de vie selon les époques, et l’utilisation des plantes, encore d’actualité selon les maladies rencontrées par cette tribu de survivants.
Lentement mais sûrement, la centaine d’ouvrages empilés sur la table de travail qu’on accepta de lui prêter fut utilisée à bon escient. Mêmes les Bêtes savaient lire après tout. Un regard perçant dans l’ambiance tamisée dans laquelle on avait laissé le Médecin étudier des notes qui révolutionnaient la manière de percevoir les plantes et leurs applications, et ce, même pour l’homme assis, qui avait passé toute sa vie dans les marécages, dans les forêts, littéralement scotché à ses plantes comme un Ours jaune à son pot de miel.
Pour le jour présent, Kyo avait décidé de s’aventurer en immersion totale dans les forêts de l’île qui entouraient l’arbre gigantesque qui servait autant de point de repère que d’horloge. Lorsque l’estomac des oiseaux criait famine, ils piaillaient, notamment les poussins à une intervalle de deux heures précisément. Les citoyens de l’île vivaient donc en parfaite harmonie avec ce qui les entourait et n’avait pas même de vêtements à proprement parler, revêtant littéralement trois feuilles de salades en guise de pantalon, de vrais illuminés.
Tel un animal, le prédateur se familiarisait avec ce nouvel environnement, repérant par instincts les lieux marqués par les bêtes féroces, à éviter et les zones plus propices, correspondantes aux écrits délivrés par le peuple au slip de salades. Une heure suffit pour que la récolte en soit plus que fructueuse. Un panier en osier rempli, à la manière d’une personne faisant ses courses, Kyo se promenait tranquillement lorsqu’il vit de loin un autre homme, cette fois vêtu de tissu comme lui. La curiosité poussa l’homme au regard abyssal à se fondre dans le décor, jusqu’à arriver à quelques mètres seulement de la position du Blond, semblât-t-il, qui finalement cueillait des plantes, tout comme le fauve aux airs d’humain.
Cessant de se dissimuler, d’un pas tranquille, Kyo marcha jusqu’à arriver à l’endroit où venait de se figer cet homme. Un rapide coup d’œil permit de voir qu’il ne s’agissait pas simplement d’un visiteur égaré mais plutôt d’un explorateur qui semblait partager le même but que le médecin, qui s’exprima.
« Salutations collègue, vous venez de mettre la main sur quelque chose que je cherche depuis près d’une heure. » déclara-t-il en désignant d’un regard les racines que l’homme aux lunettes transportait de manière visible.
« Vous êtes médecin je suppose ? Je m’appelle Kyo, médecin exerçant à South Blue, à Saint Reia pour être précis et vous ? » | Invité | |
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Ma cueillette allait bon train, je récoltais à peu près ce qui me passait sous la main et qui m’évoquait les lectures de cette encyclopédie. Il me fallait de bonnes quantités pour que cela soit efficace et évidemment, il fallait mieux en avoir en abondance que pas assez, je récoltais ces plantes médicinales et puis le tri serait fait plus tard. Au bout d’un moment, mes bras commencèrent à être chargés, ce n’était pas commode, je détachais ma mallette que j’avais accrochée dans mon dos et je commençais à ranger toutes ces herbes. Un léger soupir du vent m’alarma, j’entendis ensuite un bruissement dans les broussailles. Pivotant alors ma tête pour tenter de comprendre ce qui venait à moi, je ne discernais rien de précis. Étais-je tombé sur le territoire d’une bête féroce ? En tout cas une présence indistincte rodait autour de moi, bien que je ne puisse identifier ni la taille ni la dangerosité de l’importun. Si cela avait été un de ces gigantesques oiseaux, il serait venu des cieux en piqué sur moi ou il se serait jeté d’un arbre en fonçant à toute allure. « Salutations collègue, vous venez de mettre la main sur quelque chose que je cherche depuis près d’une heure. »Soudainement, une mystérieuse voix vint de derrière mon dos ; l’inflexion sonore et le ton employé n’étaient certainement pas ceux des autochtones d’ici je me retournai alors pour apercevoir cet individu. Ce qui me frappa aux premiers abords, c’est son regard sinistre, j’avais du mal à lire l’expression qu’il projetait et l’ensemble du personnage était tout aussi taciturne que ne l’était son regard : une masse de cheveux, des boucles d’oreilles étranges et une tenue sombre. Il enchaîna rapidement avec une seconde phrase, je crus comprendre qu’il exerçait le même métier que moi. « Ravi de croiser un collègue dans un décor aussi aventureux ! Venez, près de ce coin là, vous trouverez ce qu'il vous faut ! En effet, je suis médecin. On m’appelle Salvatore et j’exerce aussi à South Blue, dans les environs du royaume de Bliss. » lui rétorquais-je sans trop m’avancer, il me fallait encore jauger à qui j’avais à faire. Je lui montrais alors d'un geste de la main où se trouvaient les racines qu'il semblait rechercher. Continuant alors d’observer cet explorateur, je me demandais si je ne l’avais pas déjà croisé auparavant. S’il provient de la même mer que moi, à un moment où un autre, j’aurai pu l’avoir déjà rencontré. J’aurais pu user de mon nom de famille, les Cavalcanti sont réputés à South Blue depuis au moins trois siècles, mais cela aurait été vulgaire de compter sur cela. M’enfin, je pensais qu’il pourrait me servir pour mes fastidieuses recherches. « J’essaye de trouver un palliatif pour les inflammations momentanées. Il arrive que mes patients en soient atteints lors de leurs voyages, quelques remèdes qu’ils pourraient utiliser à bord de leur navire seraient nécessaires. Avez-vous une idée à ce propos ? » m’expliquais-je en même temps que je refermais ma mallette et la replaçais dans mon dos. | Messages : 10
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S’arrêtant à quelques pas de son présumé collègue de médecine, Kyo s’attela d’abord à détailler dans son esprit les traits et les réflexes que montraient l’individu devant une nouvelle arrivée qu’il n’avait visiblement pas prévu. Les prunelles dénuées d’expression du Médecin ténébreux se posèrent alors sur une silhouette à l’allure bien entretenue, une posture qui ne laissait que trop peu paraître une distance qu’il maintenait volontairement alors qu’il se présentait à l’homme en noir qui le gratifia d’un léger sourire en guise de bonne courtoisie et pour montrer patte blanche.
Après tout, il était là avant tout pour pratiquer la médecine et trouver de nouveaux remèdes auxquels il n’avait pas forcément accès via les marchands habituels ou même ses voyages en solitaire dans la Blue pour dénicher des plantes curatives. En tous les cas, il semblait enclin à partager sa trouvaille, ce qui fit désarmer la méfiance de Kyo qui réduisit progressivement la distance qui les séparait, et le séparait des fameuses racines qu’il commença à examiner d’un œil attentif et professionnel, allant jusqu’à s’accroupir pour mieux en saisir une de la main, un travail essentiel pour un médecin qui devait constamment vérifier la qualité de ses ingrédients.
Son oreille capta un lieu qui ramena le regard d’ébène se poser sur cet homme à l’allure décontractée et à la taille imposante. Ainsi, il venait de ce Royaume maudit d’où s’était échappé le survivant des marécages. Sa pensée se solda par quelques mots de courtoisie et de curiosité bien placée.
« Enchanté Salvatore ! Le Royaume de Bliss, ce royaume maudit… »
Kyo ne détailla pas plus que ça la dernière partie de son phrasé, se concentrant alors sur les racines qu’il récoltait en un nombre suffisant pour pratiquer son habituelle préparation de remèdes curatifs à base de plantes, un art qu’il avait développé en autodidacte grâce à toute cette expérience en milieu sauvage couplé à la littérature d’illustres médecins ayant précédé cette ère-ci.
Relevant son regard vers l’homme athlétique, ce dernier lui demanda son avis concernant un cas d’inflammations momentanées qui arrivaient à certains des patients de l’homme aux lunettes qui se tenait face à l’homme en noir. Prenant un temps, soit quelques secondes pour se donner le temps d’y méditer, il fouilla dans sa besace qu’il avait avec lui et en extirpa du basilic qu’il avait trouvé plus tôt sur l’île lors de sa petite randonnée qui avait suivi sa consultation en Bibliothèque.
« Le Basilic devrait faire l’affaire pour les voyageurs. On peut l’utiliser autant en médecine, une infusion suffit à produire un effet anti-inflammatoire, tout autant qu’en cuisine pour l’assaisonnement, elle m’a sauvé la vie à plusieurs reprises et est commune, on peut en trouver un peu partout si on a l’œil. » Détailla le médecin avant de compléter sa première explication.
« Malheureusement rien de miracle pour ces braves gens. L’inflammation est le signe que le corps combat un maux en particulier. A moins d’établir un réel diagnostic, on ne pourra rien de plus pour eux, mais ça devrait au moins les aider durant un voyage où ils n’auraient pas le temps de s’arrêter pour consulter un professionnel. » Ajouta Kyo en écartant quelques mèches qui venaient lui couper la vue.
« Il y a certainement des plantes qui pourraient se révéler être plus efficaces encore sur cette île , il me semble en avoir lu en passage qui indiquait la présence de plantes très rares dans les profondeurs inexplorées de la Forêt où l’on se trouve mais il n’y avait pas de détail dans les récits que j’ai étudié. Je comptais m’y rendre pour le coup, si vous êtes intéressé, vous pouvez venir avec moi. » | Invité | |
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