Hanlong c'était levé plus tôt que son habitude aujourd'hui, pour une raison toute simple. Elle avait donné rendez-vous à sa grande amie et ancienne colocataire Akali.
Cependant, elle n'avait pas décidé de quitter le confort de son lit à une heure aussi matinale pour se préparer comme il le fallait, mais bien pour avoir le temps d'exercer son corps endurci avant de devoir quitter la simple chambre qu'elle occupait dans la caserne de Loguetown. Bien que ce jour était un peu particulier, après tout, les deux jeunes femmes ne c'étaient pas vu depuis quelque temps, la récente promue ne pouvait démordre de sa séance quotidienne.
Elle s'exerça durement alors que le jour se levait à peine, et termina sa séance par une longue douche confortable et méritée. Fermant les yeux, elle se perdit dans ses pensées pendant que la réconfortante chaleur de l'eau coulait le long de ses muscles.

Il y a environ un an de cela, alors qu'elle était en mission sur le navire de son capitaine, elle reçut une missive de la plus haute importance en provenance directement du QG de la marine. Cette place-forte et réputée imprenable qu'était Mary Geoise.
Lorsqu'elle ouvrit l'enveloppe et lu les quelques mots, son visage se tordit dans une expression de stupeur indescriptible. Elle se précipita dans la cabine de son supérieur, et lui annonça la triste nouvelle de l'émergence de cataclysme, ainsi que la destruction d'une flotte entière par un seul et unique homme.
Cet événement bouleversa la marine, ce n'était pas qu'une simple démonstration de puissance, c'était une déclaration de guerre, la volonté d'instaurer un régime de terreur et un sentiment de peur à la population.
Mais le pire dans cette histoire, c'était qu'Akali avait été affectée à cette flotte, et pendant de longues semaines Hanlong dut vivre avec l'incertitude de la survie de son amie. Se persuadant parfois qu'elle s'en était tirée avec une pirouette dont elle seule en avait le secret, mais se laissant parfois convaincre par la tristesse et l'impuissance.

Son soulagement fut indescriptible lorsqu'elle put apercevoir le nom de son ancienne partenaire d'école dans la liste des maigres survivants. Elle savait qu'elle devait cacher sa joie par respect pour tous ceux qui c'était accroché vainement à la survie d'un de leurs proches, mais elle n'y parvint pas. Elle eut l'impression qu'on retirait une lame plantée dans sa poitrine depuis trop longtemps.
Alors, emportée par l'euphorie qui la saisissait, Hanlong décida de rattraper le temps qu'elles avaient perdu dès que son affectation serait terminée. Elle irait apporter réconfort et soutien à son amie probablement changée et bouleversée, et renouer un lien qui c'était légèrement atténué.

Environ un an plus tard, les deux jeunes femmes se sont enfin retrouvés sur la même blues, encore mieux, sur la même île. Hanlong invita donc Akali pour qu'elles déjeunent ensemble dans une auberge renommée de Loguetown.
Bien en avance, la guerrière aux cheveux roses attendait devant l'établissement les bras croisés, vêtus d'une large chemise en lin bleu qui cachait approximativement ses muscles bien élargis depuis sa sortie de l'école militaire.
Elle finit par apercevoir au loin ce qui était probablement sa plus grande amie, et lui fit un signe de main jovial accompagné d'un sourire non dissimulé, mais elle ne put s'empêcher de noter le cache-oeil qui la défigurait désormais.

Après son court geste de main, Hanlong pu observer son amie réagir avec énergie, dégainant quelques mots nostalgique qui ne manquèrent pas de faire sourire encore un peu plus la marine aux cheveux roses.
Il était vrai qu'elle avait étudié énormément à l'école militaire, cherchant, pour une raison à la fois basique et inexpliquée, la reconnaissance de ses différents professeurs. Elle ne comptait plus les livres qu'elle avait ramené pour agrandir encore plus ses connaissances tandis que sa colocataire préférait aller flirter avec certains autres étudiants plus ou moins charmants. Compte-tenu de la tenue rouge vive et de la coiffure arrangée qu'Akali portait, son amie n'avait sûrement pas changé d'avis et préférait encore les sorties aux nombreux bouquins de la marine.

" - Et bien, disons que je n'ai pas perdu mes bonnes habitudes Akali. Dés le réveil comme tous les jours ! Ce n'est pas comme si je perdais une grosse portion de ma journée entre 6 et 9 heures après tout, il se passe rarement quelque chose aussi tôt."


Puis d'un geste, Hanlong invita son interlocutrice à entrer dans cette grande auberge réputée, ajoutant sur un ton plus hésitant :


" - Quoi qu'il en soit, je suis contente de te revoir. Je me suis pas mal... Inquiétée pour toi." - Notre table est là-bas, mais si je ne me trompe pas, tu préférerais qu'on aille faire un tour au bar avant de nous asseoir, ou alors tu m'as menti pendant toutes ces années ?"


La jeune demoiselle avait longtemps hésité sur le fait de s'ouvrir ainsi, cela pouvait être pris pour un aveu de faiblesse, mais il lui avait semblé important qu'Akali sache qu'elle n'était pas qu'une vague connaissance lointaine et presque oubliée.
La nouvelle gradée emboîta le pas de la géante qui lui servait d'amie, et pénétra à son tour dans l'auberge.
Les deux premières choses qui la saisirent furent les différentes odeurs et le bruit ambiant. Tout sentait si bon, les barbecues du fond qui faisaient rôtir leur viande dans un mouvement circulaire chronométré, la bière secouée dans ces chopes s'entrechoquant des clients, sans compter les lumineuses de légumes aux odeurs aussi variés que savoureuses.
La réputation de cette auberge ne semblait pas volée, comme pouvait l'attester la joie de vivre des clients ainsi que leur visage déformé par un soupçon d'ivresse et bonheur insouciant. On était loin de l'ambiance chaotique et festive des bars de Toroa Island, mais la tristesse aurait été un très mauvais mot pour décrire la scène.


Hanlong pointa une table éloignée de la porte, proche d'une fenêtre et à quelques mètres des fourneaux, annonçant fièrement :


" - Notre table est là-bas, mais si je ne me trompe pas, tu préférerais qu'on aille faire un tour au bar avant de nous asseoir, ou alors tu m'as menti pendant toutes ces années ?"


Elle devait lever les yeux pour s'adresser à sa consœur, mais elle ne pouvait résister à l'idée de lui lancer un léger regard moqueur. Après tout, Hanlong pouvait se moquer tout autant des travers de sa camarade.