One Piece : Eternal Nibs
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Appétit & Consultation en Mer. [FB / ft. Yuki]
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Invité
Dans l’une des ruelles reculées de Saint Reia, puis en Mer, South Blue, An 1521.


Des temps d’incertitudes, des temps où la Révolution sévissait dans l’ombre de Saint Reia pour faire face au Gouvernement Mondial, à la Marine qui les représentait dignement sur tout le territoire. Les guérillas étaient monnaie courantes chez les Révolutionnaires qui n’avaient que trop peu accès à des soins efficaces lorsqu’ils revenaient, couverts de blessure aux alentours de la clinique locale qui savait se faire oublier.

Une clinique cachée dans l’ombre de la Ville, légale et réglementée, occupée par un seul et unique médecin qui était alors à l’œuvre. Saisissant un onguent artisanal composé d’un mélange de plantes de sa concoction, il en recouvrait les quelques plaies restantes, après une journée d’opération. Le visage froid, impassible et vidé de toute expression, Kyo laissait tomber ses mèches noires le long de son visage aux traits fins. Des prunelles d’ébène qui ne quittaient pas la patiente qui s’était promptement remise de ses blessures. Pas un mot, pas un signe de salut ou de remerciement, ni de l’une, ni de l’un.

Kyo ne parlait que lorsque c’était nécessaire et n’en faisait jamais trop, laissant pour seule impression à ses patients un professionnel dans son élément, dans une bulle que personne ne pouvait atteindre.

Une salle à la lueur tamisée, à l’image de son propriétaire qui restait dans l’ombre du Monde à défaut de trouver une place qui lui convienne, il menait une vie d’errance depuis bien longtemps. Quelques bandages appliqués sur les plaies restantes, le Médecin se redressa et posa les affaires de sa patiente, une Révolutionnaire qui avait du zèle, enthousiaste, et qui avait essayé toute cette journée de briser la glace, qui s’était révélé être un iceberg taillé dans la plus robuste des matières.

« Reposez-vous quelques jours après être rentrée chez vous. Vos blessures et votre corps doivent se remettre progressivement. » confia le professionnel à sa patiente qui posa ses yeux sur l’homme absent.

« Kyo, c’est bien ça ? Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi ! On m’a parlé de vous et de vos services pour plusieurs de mes amis, proches pour certains… Est-ce que vous… ? »

« …Voudriez nous rejoindre dans votre combat ? Vos querelles ne m’intéressent pas, Mademoiselle. Je fais mon travail, quel que soit mon patient… c’est tout. »

Aucune étincelle, une profession exercée pour tenir une lointaine promesse que les années n’étouffaient pas d’un cil. La porte se refermait derrière cette guerrière du droit au peuple, laissant le toubib, assis devant son bureau, devant une photographie a moitié rongée par le temps et les péripéties vécues depuis ces jours heureux, et cette tragédie qui leur était tombée dessus.

En fermant les yeux, il pouvait revoir son sourire, sa joie de vivre, sa confiance en l’humain qu’elle lui avait insufflé. Que lui restait-t-il aujourd’hui ? Un sentiment de promesse et des mains couvertes du sang des êtres qui l’avaient vendu pour deux bouchées de pain et des privilèges. Sa profession lui permettait de garder contact avec autrui, mais la noirceur qui l’avait envahi un jour se révélait présente, grandissante de jour en jour.

Quittant sa Clinique après l’avoir correctement fermée à l’aide de ses capacités pour en assurer la sécurité, à l’abri des regards, il prit la route vers le Port. De noir et de blanc le Monde qui l’entourait était composé, de droite à gauche les mouvements de foule devant lui s’opéraient, à la manière d’une pièce de théâtre qu’il observait de l’extérieur. Vide, creux, à l’image d’un regard dénué d’étincelle. Il traversait tranquillement les rues qu’il était habitué à prendre pour partir en vadrouille, cette fois seulement, une destination lui faisait de l’œil, un Navire-Restaurant qui était autant récent que populaire selon les quelques patients que le médecin avait consulté depuis une bonne semaine.

Prenant la Mer, vêtu comme à son habitude de noir, Kyo voguait paisiblement, le regard perdu vers le ciel azuré à mesure que le temps passait sous ses manœuvres amatrices de navigation pour arriver à bon Port. Il ne fallut pas une heure pour que la silhouette d’un Navire ne se dessine à l’horizon, attirant irrémédiablement un client affamé en quête d’une table pour goûter à cette Cuisine qui faisait parler d’elle. Ouvrant les portes du dit Restaurant Marin, le regard d’ébène de Kyo se posa sur l’établissement qui semblait bien agencé, il était temps de s’annoncer.

« Bonjour, je souhaiterais déjeuner s’il vous plaît. »

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Mar 29 Juin - 23:51
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Hualian D. Yuki

Appétit & Consultation en Mer. [FB / ft. Yuki] Unknown

Le sommeil agité, trempée de sueur, je me réveillais une énième fois en hurlant. Mes mains venant s'écraser sur mon visage meurtri. Je pousse un gémissement en effleurant les blessures qui pendant un instant me semble encore fraîches. L'aube n'est pas encore là, j'essuie mon front, je ne me sens pas en forme. Aujourd'hui, c'est jour d'ouverture. Je ne peux pas me reposer, cela attendra demain. Je m'étire, essayant de faire circuler le sang dans mon corps pour échapper à ce coup de mou sans succès. Je me lève, marchant jusqu'à la salle de bain pour me passer de l'eau sur le visage, marchant plus au radar qu'autre chose.

Finalement, je me glisse sous une douche brûlante, essayant de délasser mon corps. Sans réel succès. Je prends tout de même le temps de laisser l'eau se faufiler sur les traits de mon visage abîmé, puis dans ma longue chevelure blonde. Gardant les paupières closes. Je savoure la caresse du liquide qui m'enveloppe dans une tendre chaleur. Jusqu'à ce que je stoppe celle-ci.

Ma longue chevelure blonde tombe en cascade sur mes épaules, se faufilant jusqu'à mes reins, elle est abondante, c'est pourquoi je prends toujours le temps de me coiffer, ramenant en deux chignons cette crinière indisciplinée. J'observe mon reflet dans le miroir, caressant du regard l'image abîmée, je soupire en continuant à discipliner mes cheveux, ma vue se fait floue à plusieurs reprises. Je grogne légèrement, la fatigue ne m'étreint pas à ce point habituellement, j'ai pourtant rejoint mes draps tôt.

Je secoue la tête et attache le masque noir sur mon visage en dernière touche. Je me glisse dans une robe simple, elle ne limite pas mes mouvements, je boutonne les manches à mes poignets et j'attrape mon tablier immaculé en sortant de mes appartements. Le Perchoir d'Ambre est encore endormi. Je souris légèrement, mes joues rosées par l'état dans lequel je suis. Un soupir se faufile entre mes lèvres alors que je laisse mes instincts me guider plus qu'autre chose.

Je passe le temps qu'il me reste avant l'ouverture à découper différents ingrédients et préparer quelques plats que je réserve sur le côté. Je m'étire après avoir glissé les différents plats dans la partie en verre du comptoir, j'avais fait aménager un coin chaud et un coin réfrigéré, séparés par un petit meuble où je range tous mes ustensiles de cuisine. Je me dirige vers les portes qui étaient encore verrouillées pour en donner finalement l'accès.

La matinée passe relativement vite, je m'étire de nouveau alors que le client dépose une bourse de berries sur le comptoir avant de reprendre la mer. Je m'appuie sur le comptoir et ferme un instant les paupières. Ce sont des cris qui viennent me réveiller, combien de temps me suis-je assoupie contre ma main. J'observe cet homme qui m'insulte et ma seule réponse est joviale, accompagnée d'un grand sourire plus que forcé.

« Pardonnez-moi ! Je ne vous ai pas entendu arriver !
- Sers-moi plus vite que cela, sale garce.
- Veuillez surveiller votre langage s'il vous plait. »

Sale garce, hein ? Je continue de sourire, me dirigeant au comptoir avec sa commande. Je prends un des plats maintenu chaud grâce à ce système ingénieux et je lui sers une assiette. Je m'approche mais ne lui donne pas tout de suite son repas. Un sourire sempiternel sur le visage malgré la fatigue. Ce n'est d'ailleurs pas cela qui va m'empêcher de satisfaire mon agacement, je prends le verre devant lui et la carafe d'eau faisant mine de lui servir un verre. Prenant celui-ci entre mes mains je le retourne sur sa tête avec le plus grand calme du monde, posant l'assiette devant lui. Je ricane légèrement en ajoutant.

« Grahahahah... Voilà qui vous rafraîchira les idées, bon appétit. »

Les portes sont de nouveau poussées pour laisser entrer ce qu'on appelle " Le Beau Gosse Ténébreux ". Ce cliché de l'homme vêtu de noir de la tête aux pieds, qui se permet en plus d'avoir une belle gueule. Je souris encore une fois en forçant, prenant mon petit calepin sur le comptoir, il était temps d'être joviale de nouveau.

« Bienvenue à bord du Perchoir d'Ambre, monsieur ! J'ose espérer que vous passerez un bon moment en ma compagnie et que vous repartirez le ventre plein. Si vous voulez bien me suivre ! »

Je m'avançais à travers la salle, passant à côté de cet homme qui visiblement étouffait sa rage, l'ignorant, je sais où l'installer, reprenant la parole avec ma voix chantante, je reprends mon professionnalisme alors que l'on passe à la hauteur de ce type que j'ai plus ou moins humilié.

« Quelque chose de particulier vous ferait plaisir ? Là de tête ? Ou vous préférez voir le men- »

Coupant au milieu de ma phrase mon pied bute sur quelque chose, et je tourne la tête vers la gauche en grognant, la jambe de ce type était sur mon chemin ! J'essaie de me rattraper cependant je n'y parviens pas, tombant à la renverse.
Hualian D. Yuki
Hualian D. Yuki
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Mer 30 Juin - 10:02
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Un bien étrange endroit que celui dans lequel le Médecin venait de poser le premier pied. Une tension similaire à celle que Kyo retrouvait parfois lorsqu’il se laissait aller à prendre une peinte ou deux de liqueur après le service ou lors d’un voyage trop long pour ne pas étancher une soif qui se présente. La Bête était calme pour autant. L’homme vêtu de noir ne montrait pas si facilement ses pulsions belliqueuses, en l’absence de violence, de sang, cela restait toujours plus simple de s’intégrer sans avoir l’envie de tuer tout ce qui pouvait représenter une menace pour le voyageur qui avait un creux.

Le regard toujours vide, le natif de South Blue observa sans retenue ce nouvel environnement, un Navire-Restaurant dont le concept éveillait doucement l’intérêt du Civil qui se fit accueillir par une femme qui semblait être la propriétaire de l’établissement. Un regard  gauche, à droite, avant de se reposer sur la Cuisinière qui travaillait apparemment seule en pleine Mer. Était-t-elle courageuse, stupide, ou cachait-t-elle derrière cette marque d’assurance des capacités qui pouvaient lui permettre d’œuvrer sans équipage de nombre dans ces Mers bordéliques de nos temps ?

Le regard de Kyo se plissait très légèrement, l’espace d’un instant, ses réflexes professionnels venaient de reprendre ponctuellement le dessus sur son calme olympien et son vide d’esprit habituel qui amenait ses interactions sociales bien trop souvent au néant. Un corps qui semblait pâtir de maux qui le plongeait dans un état d’alerte que le Docteur distinguait sans difficultés, une posture droite qui cachait habilement une certaine malfaisance, gâchant certainement une posture naturelle plus confortable pour cette Restauratrice.  

Forçait-t-elle son corps malgré ses recommandations de repos ? Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre. Un léger soupir, et un Médecin qui fit preuve de grâce, de courtoisie en s’inclinant légèrement par respect pour la professionnelle qui lui fit face. Toute bête humaine qu’il était, il savait reconnaître les fruits de l’effort quand il en voyait.

« On m’a parlé récemment lors de mes consultations d’un établissement sur Mer qui propose de la Cuisine, qui vaut le détour. » dit-il en posant son regard d’ébène, vide et profond à la fois sur son interlocutrice avant d’emboîter son pas, la laissant le guider.

« J’ai hâte de goûter à ce que l’on m’a décrit comme un délice pour les papilles. » poursuivit-t-il en la suivant, laissant quelques centimètres les distancer. Un réflexe et une habitude de toujours montrer une distance suffisante à la moindre réaction en cas de surprise ennemie.

Silencieux, comme à son habitude, le Médecin remarqua une attitude hostile et posa les yeux sur un client qui laissait traîner sa jambe droite en dehors de sa table, faisant trébucher la Cuisinière sous les yeux de Kyo qui, par réflexe certainement rattrapa habilement de la main cette dame avant de l’aider à se redresser sur ses jambes.

« Ce qui me ferait plaisir ? Du moment que je ne retrouve pas de grincheux comme cet individu dans mon assiette, je vous laisse carte blanche. »

Un regard glacial se posa sur le client mécontent qui n’avait pas hésité à faire preuve de bassesse et surtout à faire trébucher une personne qui se dépensait déjà beaucoup au vu de son état, ce qui insupporta le professionnel de santé. Pas assez pour le tuer cependant, reprenant son calme qui le caractérisait, Kyo s’installa à table et fixa la Cheffe dans les yeux, l’air toujours impassible.

«  Vous êtes blessée quelque part ? » lança-t-il sans conditions, sans hésitation, telle une claque.
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Mer 30 Juin - 10:43
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Hualian D. Yuki

Appétit & Consultation en Mer. [FB / ft. Yuki] Unknown

Alors que je ferme mon œil azuré, je m'attends à ce que mon corps ne rencontre le sol, mais je me sens tirée vers le haut, rouvrant les yeux je me rends compte que mon sauveur n'est nulle autre que le nouveau client. Je bondis sur mes jambes comme un cabri, me dépêchant de revenir sur mes pieds. Je l'observe alors qu'il est glacial, je m'efforce de sourire encore. L'amenant à la table qui est contre une de ces grandes vitres, offrant une vue imprenable sur la mer.

Son regard sombre fut intense et le mien, à moitié caché par le masque se retrouvait verrouillé dans le sien, comme happée. J'allais faire volteface alors que mon sempiternel sourire était placardé sur mon visage.

« B... Blessée ? Non, je ne suis pas blessée ! Grâce à vous je ne suis pas tombée. Merci. » Je souris de nouveau, forçant un peu plus les apparences. « Je vais vous préparer quelque chose. »

Je fais volteface, ne laissant pas la fatigue entraver mes mouvements. Je me mets en cuisine, dos à la salle, prenant le curry préparé plus tôt, plein de saveur, encore chaud, je sors deux petites boules de pâte que j'abaisse, ayant mis des œufs à cuire pendant ce temps, Je dépose un peu de curry tiède sur les cercles de pain encor crus. Prenant les œufs tout juste cuit pour les défaire de leur coquille, en déposant un sur chaque futur pain. Je prépare la poêle adéquate, un peu d'eau, de l'aluminium et je façonne les petits pains, la chapelure apposée délicatement, pressant celle-ci contre la pâte sans pour autant la percer.

Je dois me concentrer plus qu'à mon habitude, essuyant mon front à l'aide d'une serviette que j'avais sortie exprès pour cela. Je me nettoie les mains de nouveau. Prenant les petits pains pour les glisser dans la poêle. J'inspire doucement, expirant en me concentrant sur ma respiration, vérifiant que les pains sont bien enveloppés hermétiquement, je les recouvre d'eau, observant celles-ci monter en température. Une fois cuits, je les sors avec précaution et je retire ce qu'il reste de liquide, je prends l'huile, pour faire revenir les pains et les dorer. Je dépose les pains sur une assiette, avec une salade composée.

Revenant jusqu'à la table de l'homme en noir, je dépose l'assiette, reprenant mon sempiternel sourire.

« B-Bon appétit, monsieur. »

Je m'incline légèrement et m'éloigne, alors que l'homme précédemment servit, qui avait tenté de me faire tomber s'éclipsait sans payer. Je serre mon tablier en me mordant la lèvre, mon talon claquant sur le sol un court instant, je souris doucement, tout va bien. Je retourne derrière le comptoir et je me laisse glisser jusqu'au sol. Inspirant et expirant doucement en observant devant moi. C'était habituel que les clients mécontents s'en aillent sans régler l'addition, trop habituel. J'appuie mon menton sur mon bras alors que je ramène mes bras contre moi, les yeux mi-clos, j'ai l'impression que mon visage est en feu.
Hualian D. Yuki
Hualian D. Yuki
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Mer 30 Juin - 11:53
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Il était difficile de cacher à une bête sauvage qui n’avait fait de sa vie en quasi intégralité, que chasser des proies, en les observant sous toutes les coutures pour déterminer leur état de santé afin de privilégier ce moment de relâchement pour leur écraser la tête et leur écarteler les membres. Son regard ne lâchait pas celui de la femme Restauratrice qui tournait les talons, détachant son regard pour retourner en Cuisine.

Quelque chose cependant n’échappa pas à la vigilance de la Bête, dont le regard se porta immédiatement vers la sortie de la pièce dans laquelle Kyo était assis. Décidément, la vermine était partout et celle-ci avait eu la fâcheuse envie de se faire remarquer, faute grave. Sans avertissement et d’une manière si discrète que le corps du Médecin au final en restait immobile, des racines vinrent s’immiscer en fusionnant avec le bois du parquet, s’appropriant cet environnement agréable au regard, avant de faire ressortir ces mêmes racines qui vinrent tendrement enlacer l’individu peu courtois qui s’en allait sans même régler son ardoise. La Cuisinière attelé à sa préparation, elle ne remarqua sûrement pas le regard pénétrant, perçant à la manière d’une aiguille, transpercer la proie de l’Homme vêtu de Noir, dont la profondeur de ses prunelles engloutissait le fautif de cette colère qui montait chez le Médecin.

Le Monde était peuplé de personnes différentes. Certaines, comme cette Cuisinière, faisaient de leur mieux pour s’intégrer tandis que d’autres piétinaient leurs espoirs et leur zèle sans sourciller, comme cette fameuse nuit, où tout lui avait été retiré brusquement. Cette simple pensée provoqua un son caractéristique d’une épaule qui se disloquait gentiment. Sadiquement, sans pour autant avoir le moindre sourire, Kyo reportait toute cette haine du genre humain sur ce pauvre type, bâillonné, saucissonné par le Bois qui à la manière de tentacules enlaçaient leur victime.

Le regard toujours porté sur la Restauratrice, Kyo relâcha l’homme, qui tomba délicatement, sans un bruit superflu sur le parquet, à l’entrée de la salle qu’il venait de quitter quelques instants plus tôt. Des traces ? Des indices ? Non, simplement une épaule disloquée et une peur qui avait fait évanouir l’individu que la Bête au corps d’homme observait avec la seule envie de le tuer de manière sanguinaire. Fort heureusement, la nourriture extirpa aussitôt l’affamé ténébreux qui se tourna vers l’assiette servie. Du curry, des œufs, du pain préparé maison, de quoi ravir l’estomac d’un sauvage qui vivait des aliments qu’il chassait à l’ancienne, ce qu’il avait fait depuis sa naissance pour survivre et se sustenter.

Le Médecin releva la tête pour regarder la créatrice de cette pièce de choix et alla jusqu’à la gratifier d’un léger sourire, avant de l’interpeller, alors qu’elle s’éloignait de lui.

« Votre client est revenu payer sa note, sans faute cette fois. » dit-il en désignant du regard l’entrée du Restaurant devant laquelle gisait le fuyard capricieux.

Laissant le temps à la Restauratrice de comprendre ce qui se passait alors, et de se servir elle-même finalement, Kyo ne perdit pas de temps, l’interpellant une seconde fois. De la compassion ? Oui, envers une personne qui lui semblait bonne d’esprit et serviable, le visage du sinistre s’attendrissait, petit à petit tandis qu’il désignait la chaise, faisant face à la sienne.

« Je m’appelle Kyo, et je suis Médecin. Pour vous remercier du repas, je vais examiner votre cas de plus près, mais prenez le temps de vous asseoir tout d’abord, Mademoiselle. »

Le toubib laissait le choix entre la souffrance dissimulée, et poser cartes sur table, accepter de se faire aider par une main charitable. Il commença par déguster son repas, de manière civilisée, ayant appris les bonnes convenances à la dure, pour s’intégrer plus ou moins facilement.
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Mer 30 Juin - 12:28
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Hualian D. Yuki

Appétit & Consultation en Mer. [FB / ft. Yuki] Unknown

Je ferme les paupières en soufflant doucement, je me concentrais sur ma respiration, pourtant la voix de mon client m'avait interpelée, fixant ainsi l'endroit qu'il désigne du regard, je me lève et je me dirige vers l'entrée pour y trouver cet individu étendu au sol. Je l'observe un instant, la sueur perlant sur mon visage, je le pousse du pied, aucune réaction... Je grogne légèrement, et me penche pour prendre mon dû.

« En effet il est beaucoup plus coopératif comme ceci. »

J'essuie mon front en rangeant les pièces dorées à leur place. Je me retourne vers le ténébreux qui m'apostrophe de nouveau. Je me rapproche, la fatigue m'étreignant un peu plus à force de bouger en tout sens. Je m'empourpre en souriant toujours pour cacher les apparences, acceptant finalement de m'installer face à lui. Je n'ai pas pour habitude de m'installer face à mes clients, mais la salle est vide et je ne refuserais pas de pouvoir prendre un siège. Le monde danse devant mes yeux, m'asseoir est la bonne solution. Je tire la chaise dans des mouvements contrôlés, cachant au mieux ma douleur et ma fatigue.

Mon regard en partie voilé par ce masque et ma chevelure blonde s'écarquille à ses mots. Suis-je en si mauvais état ? Je pince les lèvres en forçant un sourire sur mon visage. Je soupire doucement.

« Enchantée Kyo. Yuki. Vous pouvez m'appeler Yuki. J'espère que le repas est à votre goût et ne vous sentez pas dans l'obligation de prendre soin de moi. Je me débrouille bien toute seule ! » C'est faux, mon sourire s'élargit. « Je ne vais pas si mal que ça, vous voyez ? » Je baisse les yeux sur mes mains jointes. « Je vous remercie, mais je ne peux accepter. Je ne peux abuser de votre temps... Et le restaurant est ouvert pour encore quelques heures. Des clients pourraient affluer, il n'est pas l'heure pour moi de prendre une pause. Pendre une pause peu nous être fatal dans ce monde si froid. »

Le monde ne s'arrêtera pas de tourner, un sourire sempiternel, un regard rieur malgré la souffrance et la fatigue, la sueur perlait malgré moi sur ma peau, mon corps combattant la fièvre autant que possible. Je me faisais violence pour ne pas penser au dragon enfouit au fond de moi. Je ne souhaite pas un instant que l'on voie mes faiblesses, même si j'avais avoué celui-ci à demi-mots, mes propres peurs me forçaient à refuser son aide, non pas que j'ai peur de lui. Non. Je ne veux juste pas être trop impliquée avec les humains. Je les nourris, c'est déjà bien.

Je m'enfonce un peu dans la chaise en contenant ma respiration qui réclame à se faire plus forte, l'air me semblait étouffant. Je secoue doucement la tête, l'espoir de remettre mes idées en place m'effleurant un instant. Je reprends mon sourire en ajoutant.

« Si vous désirez autre chose n'hésitez pas à me le dire, je vous préparerais un autre plat. »

Mon état de santé ? Sans importance tant que je peux satisfaire mon client. La salle était bien vide aujourd'hui, une aubaine pour moi. Cela me permet d'accéder à la requête du brun, assise devant lui avec un sourire qui se veut sauveur des apparences. Je me redresse pour masquer au plus les signaux d'alerte que mon corps s'évertue à amener. Mon regard se promène sur la scène incapable de se poser sur le brun.

« Ne pensez pas que je vous estime incompétent, Kyo, je... Je suis juste différente de vous. » Mon oeil bleu est vide alors que je termine ma phrase. « Il n'est pas bon de s'impliquer auprès de moi. »
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Hualian D. Yuki
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Mer 30 Juin - 21:33
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La fourchette se promenait à son aise le long du plat décomposé en plusieurs ingrédients clés que Kyo gardait en visuel dans un premier temps, avant d’attaquer purement et simplement à l’aide de ses deux couverts. Coupant un morceau d’œuf, de pain recouvert du curry, pour prendre une première bouchée forte en saveur et réunissant l’ensemble du travail de cette Cuisinière qui faisait face à Kyo, assise à sa table, la Bête empila le tout dans sa bouche, mâchant ensuite, lentement et se délectant des sensations qui grandirent au point de donner une teinte plus pourpre à sa peau pâle, blanche comme la neige en temps normal : C’était incroyablement bon !

Une seconde, puis une troisième bouchée qui permit au client de savourer ce mets préparé avec soin. Qu’est-ce qui était le plus surprenant entre la qualité de ce repas, ou bien la condition physique déplorable de cette femme qui n’avait visiblement pas encore bien compris que le mensonge ne servait pas face à la clairvoyance de son regard habile en médecine. En tout les cas l’homme des bois était content de voir que Yuki avait pu payer sa prestation auprès de ce malpropre qui dans son étta n’irait plus causer de tort aux autres.

Le Médecin n’en disait rien, mais la consultation avait déjà commencé, et sans le consentement de la concernée qui se faisait analyser sous toutes les coutures. A première vue, une fièvre qui montait graduellement au vu de ses réactions de moins en moins naturelles, de plus en plus forcées.

Après tout, Kyo n’était pas un chevalier débarquant de son beau destrier, mais un professionnel de santé, doublé d’une bête féroce qui ne jouait pas le bon samaritain à longueur de temps. Combien de temps allait-t-elle tenir dans cet état de déni ? Le jeu amusait presque Kyo qui laissa les choses se dérouler, reprenant la parole.

« Yuki, ce curry est sûrement le meilleur que j’ai goûté depuis ma naissance, vous avez un réel talent. »

Son regard pénétrant se posa sur la donzelle qui l’accompagnait dans sa dégustation. La pauvre commençait à sérieusement empirer au niveau de son état. De la sueur, de la fatigue, ce teint légèrement rougi par la chaleur ambiante d’un corps en pleine réaction immunitaire, elle ne réussirait pas à berner son monde longtemps. Le plat terminé aussi vite qu’il avait été attaqué par la fourchette de l’homme en Noir, ce dernier releva la tête et prit un peu d’eau avant de reprendre la parole.

« Ce n’est que l’avis du Médecin que je suis, vous êtes libre de vous torturer après tout. »

Cash, franc, cassant à la manière d’un boulet de canon tiré à travers le voile du mensonge, dans la jambe pour faire plier quiconque, les yeux d’ébène aussi tranchants que ces quelques mots qu’il articulait sans grande difficulté attinrent certainement leur cible tandis que la Bête reprenait un air qui le caractérisait habituellement. Médecin certes, il n’avait pas la cape de super-héros pour autant et avait assez de sang sur les mains pour ne pas prendre le melon et se considérer un jour comme tel.

Un pariat, un homme qui croupissait dans l’ombre en attendant de trouver ce quelque chose qui pouvait redonner un sens à sa vie. Quoi donc ? Il n’en savait rien, une simple promesse et la mémoire de sa défunte femme à honorer, c’est tout ce qui lui restait en ce Monde, à la manière d’un animal domestiqué par une maîtresse qui finissait par disparaître d’un coup.

« Eh bien, je dois avouer que mon appétit est vorace, auriez-vous des plats que l’on nomme en cuisine « desserts » à proposer ? Cela fait bien longtemps que je n’en ai pas mangé. »
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Jeu 1 Juil - 7:10
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Hualian D. Yuki

Appétit & Consultation en Mer. [FB / ft. Yuki] Unknown

Le ténébreux semblait apprécier son repas, son visage prenant même de légère couleurs, cela m'arracha un de ces rares sourires francs, teinté de fatigue, il avait le mérite de ne pas être forcé, j'apprécie quand les gens aiment ma cuisine. Je rougis si cela est encore possible de rougir encore plus au vu de la teinte déjà prononcée de mes joues à son compliment avec un petit gloussement, faisant pétiller mon regard un instant.

« Vraiment ?! » Je contiens ma joie qui surpasse ma fatigue un court instant. « Vos compliments me vont droit au cœur, Kyo. »

J'en aurais presque les larmes aux yeux, ou bien c'est inhérent à la fatigue. Prenant de l'eau je l'observe avec un certain intérêt, cet homme avait quelque chose d'intriguant. Je meurs d'envie de me transformer pour renifler son odeur et en avoir le cœur net...  Je ne saurais dire si c'est ma fièvre qui me donne ces envies irrationnelles... Sa remarque me glace le sang. Je pose mon regard a demi voilé dans le sien, je sais que tu m'as percée à jour... Je me lève, titubant un très court instant sur mes appuis. L'homme en noir avait cette fâcheuse tendance à taper là où ça fait mal mon image en prenant un coup.

« Bien. Si je dois l'admettre de vive voix, je ne me sens pas bien. » Je serre le tissu de ma robe entre mes doigts en baissant les yeux. « Je dois être professionnelle, si je devais accepter votre offre, alors je devrais fermer le restaurant pour aujourd'hui... Peut-être même plus. »

Je me mords la lèvre, étais-je vraiment en train d'admettre une faiblesse et à demi-mots cette peur d'être seule ici ? Je n'ai pas le temps de me foudroyer de l'intérieur en m'insultant d'on ne sait quelle manière, en effet la voix du brun vient me tirer de mes pensées qui se bousculaient déjà dans ma petite tête. Je souris légèrement à la demande quelque peu maladroite, pourtant bien polie du brun. Un sourire sempiternel sur le visage, le regard rieur, m'asseoir m'avait fait un peu de bien. Je reprenais sur un ton plus chantant cette fois, prenant d'un geste souple l'assiette à présent vide devant le médecin.

« Tout pour satisfaire votre appétit, je vais vous apporter un assortiment de desserts et vous préparer quelque chose personnellement. »

Je m'appuyais contre le comptoir en le contournant, me faufilant derrière pour monter sur un plateau plusieurs gourmandises faites ce matin, notamment des tartelettes, ou de petits gâteaux fourrés de confiture de divers fruits, de multiples petites douceurs faites de chocolats différents. N'étant pas sûre que tout cela serait à son goût, j'ajoute d'autres portions de gâteaux avec une base de spongecake surmontées de diverses mousses, comprenant entre des combinaisons de chocolat et de menthe, framboise et banane et un café qui se révèle en fait être un tiramisu revisité. Le tout est disposé de manière élégante, je prends le temps de lui préparer un chocolat chaud, le faisant patienter un peu, j'y glisse un peu de chantilly et un petit biscuit, traçant enfin habilement des lignes chocolatées.

Je m'appuie un instant contre le comptoir avec un petit gémissement, la douleur qui étreint mon corps se fait plus forte à mesure que je l'ignore. Malgré moi je me transforme en hybride à genoux derrière le comptoir, ma queue écailleuse frappe contre le meuble, je lève les yeux vers ce que j'ai préparé... Je dois l'amener... Mais... Je me redresse, me faufilant jusqu'aux portes du navire que je ferme, je me laisse tomber contre le bois en grognant, je ne peux pas tenir bien plus longtemps.

« Je... » Ma voix s'étrangle. « Je suis désolée, je vous amène votre commande dans quelques minutes.. Je-- J'ai besoin d'une pause. »

En ayant fermé les portes j'ai déjà abandonné. La lumière se fait dans la salle, les yeux mi-clos, je parviens à reprendre forme humaine. Respirant bruyamment. Je me relève doucement. Prenant le temps d'être stable à chaque pas, je parviens au comptoir que je tiens fermement un instant, je n'ai rien fait tomber, quelle chance. Je ne force plus mon sourire, ce n'est plus la peine. Je me rapproche de lui à petits pas avec le plateau et le pose devant lui.

« Tout est fait maison, j'ose espérer que cela vous plaira, Kyo. Il manque juste quelque chose. »

Je fais volte-face pour prendre sur le comptoir la tasse encore fumante et la poser à côté du plateau de douceurs. Un petit sourire venant étirer mes lèvres.

« On m'a toujours dit qu'un chocolat chaud accompagnait très bien ces petites douceurs. Il y en a aux fruits et au chocolat, comme je ne connais pas tellement ce qui vous ferait le plus plaisir, j'ai placé de petites portions d'une bonne partie de ce que je sais faire. Il manque quelque chose.. Mais... Je ne peux plus cuisiner dans cet état. »
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Jeu 1 Juil - 14:54
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Terminant promptement son repas, Kyo s’essuyait les lèvres et leur contour avec la serviette qui était mise à disposition sur cette table finement dressée. Un travail fait à la main, de la décoration jusqu’à la Cuisine, sans compter la qualité des ingrédients, chose que la Bête pouvait deviner en étant elle-même amatrice des ingrédients frais et cueillis à la main. Cette femme avait un côté têtu que le Civil ne s’expliquait pas, s’apparentant à de la stupidité bornée. Quel était l’intérêt de se tenir debout, exposée à tous les dangers dans un état qui s’empirait à vue de nez, si ce n’est d’attirer les griffes de prédateurs ?

Dans un jeu de survie, Kyo ne lui offrait pas dix minutes à vue de nez, mais il savait également se méfier des apparences et ne relâchait pas son attention, ne s’arrêtant jamais à la première impression et traversant ce premier voile de ses yeux perçants tel des aiguilles. Finalement, celle que l’on appelle Yuki semblait faire preuve de sagesse en se confiant et en confirmant ce que le Docteur avait sous les yeux depuis le début, un mal-être, de la fatigue, un corps de plus en plus engourdi et des fonctions motrices bien amoindries par cet état déplorable qui évidemment ne menait qu’au drame.

Exaspérante au début, la situation devenait amusante. Une proie qui, affaiblie continue à se débattre dans sa cage sans écouter la voie de la raison, sous les yeux de la Bête, qui l’observait sans s’interrompre, il y avait là un aspect divertissant qui ne manqua pas d’égayer l’intérêt du client de ce Restaurant. Plutôt que de l’aider directement, il se contenta de la faire craquer, petit à petit, d’aller briser cette obstination qui la menait dans des états pareils, au bord de l’évanouissement pour ne serait-ce que marcher, et elle pensait assurer un service dans cet état.

Étrangement, c’est alors qu’une pensée illumina les souvenirs plus lointains de la bête. Un Cuisinier qui ne laissait rien paraître et assurait ses services jusqu’au bout mais qui se souciait de la santé de ses clients, en leur proposant des plats gourmets, équilibrés et savoureux. Ses paroles résonnaient encore dans la tête de Kyo, qui prit une nouvelle gorgée d’eau, regardant la femme s’appuyer sur le comptoir, le tout accompagnés de bruits sourds, illogiques au vu de sa position, qu’est-ce qui pouvait bien se passer là-dessous ?

Pouvait-t-on parler de sadisme, en désignant un être impassible qui regardait s’égosiller une femme pour sa passion au détriment de sa santé ? Il ne ressentait rien de tel en la regardant, pour autant, il n’avait pas non plus d’attaches envers cette personne, qui s’obstinait à refuser sa main tendue. Ainsi soit-il, elle avait certainement besoin de souffrir un petit peu plus et c’est sous le regard intense, noir comme la nuit de l’homme ténébreux, que ce dernier contempla cet acharnement de plus près.

Une passion, un travail acharné, qui trahissait certainement l’envie d’accomplir quelque chose de plus grand, un rêve ? Certainement, elle avait ce profil d’idéaliste que rien n’arrêtait mis à part le fait accompli.
La démonstration d’une telle prestation, pour le dessert coupa le silence du grand brun, qui posa un regard intéressé sur toutes ces gourmandises élaborées par une Cuisinière passionnée. L’odorat de la Bête était conquis, qu’en était-t-il du goût ?

« Puisque je vous dis que vous n’êtes pas en état. J’ai repensé à ce que m’avait dit un jour un Cuisinier qui vous ressemblait un peu. Un tablier rose bonbon, comme celui-ci »

Kyo piqua de sa fourchette l’une des nombreuses sucreries proposées, et reposa son regard ténébreux sur Yuki.

« Un Cuisinier en pleine possession de ses moyens est un Cuisinier qui se surpasse, et emmène ses clients vers de nouveaux horizons. » cita le Médecin en parlant de cet homme qu’il n’avait rencontré qu’en coup de vent, l’espace d’un repas.

« Si vous ne voulez pas prendre le temps de vous soigner, personne ne se soignera pour vous. Un médecin qui tremble n’est pas capable de tenir un scalpel entre ses mains tremblantes. Un Cuisinier qui cuisine de manière amoindrie, cette faiblesse se ressentira dans vos plats, est-ce que c’est cette image négligée, que vous voulez donner à vos clients ? »

Le souvenir de ce Blond venait de donner un élan de bonté et de conseils à un être dont les traits fins revinrent à cette impassibilité habituelle, seul son regard poursuivait ce jeu d’observation auquel il s’adonnait.
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Jeu 1 Juil - 15:54
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Hualian D. Yuki

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J'avais finalement déposé les armes, abattu un premier mur. Je vais être honnête depuis l'incident, aucun médecin ne m'a auscultée, seul Dean a pu toucher à mes plaies et les désinfecter. Laissant ces cicatrices indélébiles sous mon masque noir. Je ne pense pas que l'homme en noir réalise à quel point il est loin de la réalité, il n'a pas conscience des peurs qui m'étreignent. Je serre les dents. Tous ceux en qui je pensais pouvoir avoir confiance n'étaient pas là... On y perd des proches et des amis pour au final sauver une adolescente qui se retrouvera seule, porteuse du nom d'une famille déchue, décidant de se lancer dans un rêve loin de ses lettres de noblesse. Une cuisinière, quelle honte.

Je me mords la lèvre inférieure en l'écoutant. Un tablier rose bonbon ? Cela devait être bien atypique. Remarque, j'ai moi aussi plusieurs couleurs à ma disposition. Mon sourire ne revient pas sur mon visage, me laissant glisser le long du comptoir, j'avais fermé le restaurant. Sa dernière tirade mène les larmes aux bords de mes yeux, mais je refuse de les laisser couler, laissant ma voix siffler.

« Je sais. J'ai déjà de la chance d'être encore en vie, est-ce vraiment nécessaire de continuer de remuer le couteau dans la plaie ? Je ne veux pas paraître négligée, je veux juste faire ce que j'aime, je n'ai pas le droit d'être faible, c'est tout le contraire de ce que l'on attend de moi, c'est pourquoi je me suis tant obstinée à refuser votre aide qui pourtant s'avère dans cette situation, précieuse. »

Une demi-vérité. Je serre mes bras contre moi, l'idée d'être touchée m'effraie, au plus haut point. Je le fixe, le monde tangue ou bien est-ce le bateau ? Je suis un animal maintenant, je n'ai plus rien à voir avec les humains, je ne dois pas avoir peur d'eux. Pourtant quelque chose chez cet homme ténébreux, sa manière de se tenir ou d'être peut-être ? L'instinct primaire ? Je me redresse. En ajoutant, signe que je capitule définitivement, la douleur, la fatigue, cette impression de chaud et de froid, cette sueur, le monde qui tangue, j'ai l'impression d'avoir l'estomac au bord des lèvres.

« S'il vous plait, aidez-moi... »

Un murmure étranglé, mon œil d'azur soutenant son regard, il m'en coûte beaucoup de le formuler ainsi. Je serrais ma robe dans mes mains, je voulais me relever, mais tout mon corps semblait lui aussi abandonner. Je sentais malgré moi, la panique venir s'insinuer sous ma peau, se faufilant odieusement sous celle-ci, telle une nuée de nuisibles. Ma forme hybride vient déformer mon visage à plusieurs reprises alors que j'essaie de la contenir, pas sous ses yeux ! Je grogne en me tenant la tête. Un gémissement m'échappant. Cette malédiction débloque ce n'est pas possible.

Je relève les yeux vers lui, vais-je effrayer cet homme qui depuis le début semble si impassible au monde qui l'entoure à cause de ce fruit que j'ai mangé ? Serais-je en vie si je ne l'avais pas dévoré d'ailleurs ? Surement, cela aurait peut-être été plus difficile de tenir, peut-être même que je n'aurais pas été capable d'autant sans cette puissance endormie.
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Jeu 1 Juil - 16:46
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Impassible devant la concession de la jeune femme, du moins en apparence, la Bête observait cette femme se découvrir à lui, non pas en enlevant des morceaux de tissus pour y voir une peau, un corps, mais plutôt en brisant un être déjà fragilisé par d’autres événements, pour lui faire comprendre à quel point le Monde pouvait être cruel et sans pitié pour ceux qui ne prenaient pas la peine de se considérer eux-mêmes, et ce qui les entourait. Il avait un jour retrouvé cet aspect naïf et humain qui l’eurent finalement mené dans les abysses qu’il traversait actuellement, sans un mot, sans se plaindre, cherchant sa propre identité et sa place dans ces vastes Mers qu’il traversait de fond en comble à la recherche de réponses. Soupirant devant cette obstination qui ne rimait à rien, c’est avec un certain plaisir que

Kyo observait les dernières défenses de la Cuisinière s’évaporer, il était temps qu’elle reprenne raison.
Calmement, la cuillère mis à disposition du client vint trouver cet assortiment de desserts, tout ce qu’il y avait de plus copieux pour un seul dégustateur. Des gourmandises, des tartelettes, des gâteaux fourrés de confiture et ce chocolat chaud qui une fois dégusté par l’homme en Noir lui provoqua une bouffée de chaleur, de sentiments qui vinrent le percer à la manière d’une lance s’essayant à briser le continent de glace qui se dressait dans son long manteau Noir et dont le regard suffisait à vous transporter dans l’abysse où il se trouvait entièrement depuis tant d’années maintenant. C’était excellent, et il ne fallut pas quelques secondes, après que Kyo ait posé sa cuillère temporairement pour délier sa langue à l’occasion de ce repas.

« Merveilleux, on dirait un Monde de sucreries que je tâte de ma cuillère avant d’en ressentir tout le bien-être en bouche. La confiture apporte une texture fondante et fruité, rafraichissante par rapport au chocolat… ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas cuisiné quelque chose du genre. »

Lentement mais sûrement, sa conscience dérivait, retrouvant la faible lueur du passé et ces moments de douceur, de quiétude passé avec sa femme qui attendait leur enfant. Des petits plats autour d’une table, une lueur et une chaleur qui malgré les années, à la manière d’étincelles vinrent l’espace d’un instant ranimer des sentiments enfouis trop profondément pour hurler. Autant d’amour, que de haine lorsque les images de cette fameuse nuit lui tiraillaient les entrailles entières, lui faisant reposer sa cuillère.

Une sueur froide, une gouttelette perlant le long de sa tempe tandis que son visage impassible se brouillait de confusion et de sentiments opposés qui s’entrechoquaient dans sa tête à l’image du traumatisme qu’il portait en lui. L’espace d’un instant, toutes ces pensées belliqueuses firent trembler ses mains, qui firent trembler le couvert qu’il venait de poser sur la table avant d’arquer un sourcil, subitement.

De l’aide, nous y voilà. Le regard ténébreux fixant cette carcasse qui semblait à bout de forces au point de céder face à un inconnu, Kyo observait cette Yuki arborer un visage qui semblait se déformer l’espace d’instants, prenant une forme hybride qui n’était pas sans rappeler au médecin ces quelques énergumènes dotés de pouvoirs, un peu comme les siens finalement. Elle était donc maudite, elle aussi. Un calme olympien, un regard qui ne trahissait aucune animosité, Kyo se leva, et d’un geste qui pouvait étonner, étreignit cette Cuisinière qui avait accepté de prendre cette main qu’on lui tendait, affectueusement, ses bras l’enveloppèrent pour la rassurer, quelques secondes seulement avant que le toubib ne reprenne un pas de distance.

Usant de ses capacités devant l’hybride, sa main se changea en bois, sa peau devenant rapidement sylvestre tout comme la moitié de son corps, son regard à moitié déformé se posa sur elle, une nouvelle fois.

« Vous n’avez pas à craindre quoi que ce soit, je suis médecin après tout, et j’ai été maudit aussi… D’ailleurs… »

Le voyou « jenepaieraipas » commençant à se relever, l’homme vêtu de Noir fit quelques pas en sa direction et posa ses yeux d’ébène sur une conscience, qui à peine émergée d’un long sommeil, se posait sur la cause de son évanouissement, le faisant trembloter comme une feuille, sans aucun mot, ni aucun geste.

« Tu vas disparaître maintenant, j’ai assez tué pour aujourd’hui. »

Sans demander son reste, l’homme décampa sans conditions, tandis que Kyo reprenait forme parfaitement humaine, faisant quelques pas en direction de la demoiselle qui avait fermé son établissement, elle en aurait bien besoin.

« Bien, reprenons ! Il nous faut un endroit om vous serez libre de vous allonger à tout moment suite à la consultation, on va éclaircir le pourquoi du comment. »
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Jeu 1 Juil - 18:10
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Hualian D. Yuki

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De nouveau son retour s'avéra positif, cela m'était agréable, plus agréable que d'admettre mes propres faiblesses. Cependant peu après que sa voix se soit éteinte, j'entendis le couvert qui vînt tinter, le brun était en proie à des tremblements, je relevais le regard pour observer cette expression étrange sur le visage de cet homme ténébreux, plus que mystérieux, c'est comme si des crocs glacés venaient de se refermer sur lui happé dans un autre monde, suis-je la seule qui ait besoin d'une main tendue ? Je l'observais alors se décomposer, je ne savais que faire, devrais-je moi aussi faire quelque chose pour lui ?

Il se leva finalement avec un calme qui semblait à toute épreuve, il s'approcha de moi, réduisant la maigre distance qui nous séparait à zéro, insufflant un vent de panique dans tout mon corps, son geste était pourtant doux, court et avait quelque chose d'agréable. Quelque chose que je n'avais ressenti auparavant. Cependant tout mon être hurlait qu'il m'avait touchée que c'était dangereux, une larme unique roula sur ma joue, je ne comprenais pas pourquoi ça me faisait à la fois autant de bien et autant de mal, mais une partie de moi était heureuse de ce geste affectif qu'il m'eût donné.

J'ouvrais grand les yeux alors que je luttais déjà moi-même contre le dragon qui dévorait mon visage, enveloppant ma silhouette de fourrure nacrée tâchée de noir et de bleu. Mon œil droit devenant unicolore contre mon gré. J'étais pas effrayée par les capacités du médecin, prenant une grande inspiration, mon odorat exacerbé lui portait une odeur de forêt et de mort. Un mélange subtil qui me donnait qu'une envie, enfouir mon museau dans ses vêtements et respirer à plein poumons cette senteur boisée. J'entrouvrais la gueule en réprimant mes instincts primaires.

Je l'observais alors qu'il reprenait la parole pour me signifier de ne pas m'effrayer, que je n'ai rien à craindre. J'inspirais profondément en laissant cette forme hybride me recouvrir puis disparaître doucement. L'homme en noir s'adressait à ce type qui m'avait causé du tort quelques poignées de minutes auparavant. J'ai assez tué pour aujourd'hui. Bizarrement ce fragment dans sa tirade m'interpella, pour aujourd'hui hein ? Est-ce que dans ce monde, arracher des vies est monnaie courante ? Je n'en suis même plus choquée.

En est-il que l'élément perturbateur disparu sans plus de cérémonie, se dépêchant de s'enfuir comme s'il avait vu l'ombre de la faucheuse elle-même. Je soupirais doucement. Une pointe de soulagement alors que je l'avais allégé de ses berries plus tôt lorsqu'il était inconscient. Kyo s'adressa de nouveau à moi, si je ne pouvais m'empêcher de le surnommer le ténébreux, j'avais bien retenu comment le médecin se nommait, son nom roulant agréablement sur ma langue. Sa requête était simple, mais je me retrouvais embarrassée.

« Heum... Eh bien... Mes appartements sont à l'étage-- Je... Je vis sur ce bateau, j'ai des quartiers privés où je me repose lorsque le restaurant est fermé, j'ai un lit et deux grands sofa... Cela sera-t-il suffisant ? »

Je venais vraiment d'inviter un homme dans ce lieu où personne d'autre que ma personne n'était jamais entrée ? Sortant la clé attachée autour de mon cou, celle-ci fermait mes appartements pendant mes services, trop de choses précieuses étaient entreposées là-haut. Je forçais sur mon corps fatigué, me dirigeant péniblement vers les escaliers, pivotant doucement vers le brun je levais un doigt vers le plafond une fois parvenue aux fameuses marches menant vers mes appartements, m'affaissant légèrement contre la balustrade en ajoutant.

« C'est cet escalier... L'autre mène à la terrasse dehors où j'installe parfois quelques tables pour les clients. »

J'essuie la sueur sur mon front. Je voulais m'excuser, sauf que je ne sais de quoi je voulais m'excuser... Donc je restais immobile, fixant le brun avec intensité, les instincts primaires pulsaient dans ma tête, ma main s'ouvrant et se refermant dans une tentative de contrôle plus ou moins dissimulée, essayant de me concentrer sur autre chose que cette odeur que j'avais sentie un peu plus tôt, je m'affairais à sourire par réflexe, je ne savais plus quoi dire ou quoi faire.
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Ven 2 Juil - 1:09
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D’un pas tranquille, le chasseur de voyou suivit Yuki qui semblait instable, tant sur le plan de sa santé physique, qu’instable mentalement, ce qui causait de soudaines métamorphoses partielles de son apparence. En qualité de médecin, la Bête trouvait ces changements dû au mental de la détentrice de pouvoir des plus intéressants à observer et il ne s’en lassait pas alors que lentement, les portes des appartements de la demoiselle s’ouvrait à Kyo. Jetant un œil tout en se laissant guider par sa patiente, déjà à bout de forces, l’homme vêtu de noir acquiesça d’un geste de la tête en prenant les devants, préparant l’endroit à sa propre convenance.

« C’est parfait, allongez-vous et respirez lentement pour reprendre votre souffle et la maîtrise de vous-même Mademoiselle, je m’occupe de vous dans quelques instants. » affirma le résidant de South Blue qui sortait une trousse de premiers soins et ses outils de travail, indispensables à la bonne pratique.

La manière de se tenir, de marcher devant lui pendant ces quelques minutes avaient suffi au Médecin pour établir un premier diagnostic assez concluant de l’état de santé de sa patiente. Une fièvre haute provoquée par une ou plusieurs blessures, certainement à l’endroit qui semblait le plus la gêner dans ses déplacements. Une désinfection négligée qui mène même une hybride aux pouvoirs conséquent à tomber comme une mouche devant ce mal-être qui semblait la ronger de plus en plus.

De la gêne dans sa pratique ? Certainement pas. Homme, Femme, Enfant, Vieillard, tous étaient égaux devant le traitement du Docteur qui gardait un visage de glace, ce dernier se posant sur la Dragonne atteinte qu’il soumettait allègrement et puissamment aux moindres de ses ordres, dont le premier.

« Retirez votre haut, nous allons commencer par voir plus précisément de quoi il en retourne. »

Une injonction qui précéda la mise en place du professionnel sur son terrain de jeu favori. Des gants noirs, stérilisés comme chacun de ses outils de travail. Tandis qu’il donnait un peu de temps à la femme pour se décider à se déshabiller, Kyo sortit de la crème qu’il réalisait lui-même et qui servait d’antibiotique naturel, mais avant tout, la désinfection de la plaie. Un corps diminué, malade, le regard d’ébène se posa sur la demoiselle à qui il donna un petit objet en bois sur lequel il pouvait d’avance balancer toute la souffrance qu’elle allait devoir endurer. La blessure était bel et bien récente mais son origine restait inconnue.

« C’est un joli morceau cette blessure, où est-ce que vous vous êtes fait ça ? »

Un peu de parlotte pour faire dériver les patients vers une route parallèle, là où ils pouvaient atténuer cette douleur qui les atteignaient moins lorsqu’ils songeaient à autre chose. La Bête se lança dans la désinfection qui pouvait être douloureuse pour la patiente, avec soin et maitrise, il ne devait y rester aucun corps étranger lorsqu’il appliquerait l’antibiotique. Quelques minutes passèrent, pendant lesquelles le médecin vint à extraire soigneusement tout ce qui ne devait pas rester sous une cicatrisation dans les règles de l’art, avant de prendre la crème dans le petit pot artisanal.

« Je vais appliquer la solution sur votre blessure, et on vous fera un pansement, recouvert d’un bandage bien serré. Je vous donnerai le nécessaire pour le refaire sans mon aide, ça devrait aller. » Affirma sans conditions Kyo.
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Ven 2 Juil - 10:14
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Hualian D. Yuki

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L'homme en noir était à l'aise avec le déplacement dans mes appartements, moi qui étais morte de gêne à l'idée pure et simple d'un individu de type masculin pénètre mes quartiers. Je m'exécutais, profitant de pouvoir m'installer sur ce lit double spacieux avec un grognement de soulagement, j'étais soulagée de retrouver mes draps. Le plaisir fut de courte une durée quand un petit gémissement m'échappa. Retirer... Mon haut ? Heum... Monsieur l'homme mystérieux et ténébreux, je porte une robe. Bon... J'inspirais profondément je devais éviter de le relier à un individu de type mâle, j'avais déjà assez à gérer en considérant que j'allais devoir le laisser me toucher.

Ceci fait après quelques instants, je devais faire autre chose qui m'incommodait. Retirer ce masque pour ôter ma robe. Masque qui cachait ces vieilles blessures dont les cicatrices immondes n'étaient pas masquées par quoi que ce soit. Une grande inspiration me mettant dos à lui, je retirais le masque noir, faisant revenir mes mèches blondes devant ma peau déchirée, ayant perdu cette beauté lisse toujours présente sur le côté gauche de mon visage.

Je retirais ma robe pour me retrouver en sous-vêtements devant lui. Les joues empourprées, je faisais en sorte de ne pas relever la tête, pour ne serait-ce que cacher ma gêne, mais aussi pour pouvoir soustraire à son regard ces cicatrices d'il y a quelques années. Mon dos possédait lui aussi une cicatrice immonde de ce genre au niveau de mon épaule, datant de ce jour fatidique où j'ai découvert ce fruit, puis la mer, puis qu'à germé l'idée de ce restaurant. J'offrais cependant mon flanc déchiré sans un mot prenant l'objet en bois qu'il me tendait. Une altercation qui avait mal tourné.

Un joli morceau de blessure hein ? Le voilà bien curieux, cela ne colle pas au personnage d'un côté... Il était resté froid, distant... Cette faible étreinte plus tôt semblait elle aussi le sortir de cette coquille froide. J'observe les détails sur l'objet de bois pour oublier le fait qu'il pose ses mains sur moi, ma peau réagissant avec véhémence à son contact, mes muscles se crispant et ce même si j'essaie de contenir ces réactions de peur, d'angoisse. Les êtres humains m'ont tant blessée, il serait aisé pour le brun de m'achever, n'est-ce pas ? Je ne serais dire pourquoi je pense comme cela, je peux simplement m'assurer que cela n'a rien à voir avec l'individu.

« Les hommes sont cruels. Et ce monde est froid, dégoûtant. » Mon regard posé dans le vague alors que je serre juste les dents sous son traitement, je murmure, sans attendre de réelle réponse « Le Royaume de Bliss est le plus laid. »

Je crachais ouvertement sur ce royaume qui pendant tant d'années m'avait portée, jusqu'à ce que ma famille entière ne soit massacrée pour on ne sait quelle raison, de toute façon, je n'y accordais guère d'importance. Je le laisse désinfecter cette plaie sans avoir un seul contact visuel avec lui, crispée tout le long de la manœuvre à contenir cette envie de fuir jusque dans un coin de la pièce. Je l'écoute et hoche la tête, tournant finalement mon visage vers lui, soulevant ma chevelure blonde un court instant, un sourire fatigué sur le visage.

« Faites Kyo, je vous fais confiance. » Cela fait des années que tu n'as pas fait ça Yuki. « Si c'est vous, j'ai confiance, merci de vous occuper de moi. »

Ma mâchoire craqua bruyamment et je me détournais précipitamment, j'avais toujours cette pensée. Je  frotte ma paupière meurtrie en grognant.

« Je n'avais pas vu qu'il était armé. Le fil de sa lame m'avait déjà mordu le flanc avant que je ne m'en sois aperçue, la blessure ne me semblait pas assez profonde pour nécessiter des soins. Et... J'avais peur. »

Se mettre à nu, que ce soit de mes vêtements ou de mes faiblesses, j'avais cette impression d'être incapable de cacher mes émotions face à cet homme mystérieux. C'était peut-être cela, ceux venant dans mon restaurant son si ouvert, si chaleureux, que je ne ressens pas ce besoin irrépressible de réchauffer leur cœur. J'inspire profondément pendant que les soins viennent à leur terme et je souris doucement à cet homme vêtu de noir qui me fait face, penchant ma tête sur le côté droit, mon œil bleuté se posant sur lui en même temps que son homologue voilé de blanc.

« Vous n'avez pas froid, Kyo ? »

Cette question était d'une douce ironie lorsque l'on considérait que j'étais la moins vêtue de nous deux, mais c'est là que la question prenait tout son sens, je ne parlais pas de chaleur corporelle. Détournant la tête en appuyant ma main sur le côté droit de mon visage je toussote en essuyant la sueur sur mon front.

« Ahem... Pardonnez-moi, c'était insdiscret. Puis-je vous offrir l'hospitalité et un bon repas ? Vous n'avez rien à débourser je vous assure, c'est la maison qui offre. »
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Sam 3 Juil - 1:04
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Les prunelles se posaient sur cette femme à surprises, les mains officiaient dans le plus grand des professionnalismes. Un médecin promis à une carrière prometteuse, qui en avait le potentiel, mais qui se contentait de son petit coin de terre acquise. Tout le rebutait dans ce Monde auquel il se sentait étranger au point de porter un masque en permanence, il en venait parfois même à penser que les créatures difformes et gigantesques, dangereuses des marécages qu’il avait un jour quitté pour le monde des humains, étaient plus humains que tous ces détritus qu’il avait croisé tout au long de sa vie déjà bien remplie.

Un regard abyssal, d’une profondeur à aspirer dans son sillage tout ce qu’il pouvait trouver, perçant et vide à la fois se posait sur la blessure qu’il venait à peine de finir de désinfecter. Fort de quelques bons ingrédients naturels, la crème agissant comme un antibiotique ne rencontrait plus de corps inconnus, à l’image d’une blessure devenue plus claire à laquelle il pansement fut appliqué. Par chance, l’homme en noir se targuait d’avoir en sa possession une trousse de soins qui ne la quittait jamais, qui s’enrichissait parfois, au détour de ses voyages et de ses découvertes à travers les Blue’s, tout pour sauver davantage de vie.

Et pourtant, il avait l’aura d’une Bête, d’un tueur, il avait tellement de sang sur les mains que l’on pouvait se demander s’il n’était pas né dedans finalement… ce qui était le cas. Une Mère nature très avare sur les places à pourvoir aux humains désirant s’installer sur les marécages natals du Médecin, des événements si traumatisants que même si nourrisson alors, la mort de sa propre mère, coupée en deux comme un steak par l’un de ces Monstres que Kyo avait par la suite tant combattu pour simplement faire ses propres pas, survivre au groupe de nomades, décimés par d’autres bêtes, plusieurs années plus tard. Médecin ou Bête ? Dissocier les deux étaient impossible, il suffisait d’un regard pour le comprendre finalement.

Le Monde, froid et dégoûtant ? Un léger sourire, perceptible quelques secondes éclaira un visage déjà fondu dans l’obscurité de la pièce aux lueurs tamisées pour le bien-être du pratiquant qui avait cette habitude de consulter dans ce type de pièce, éclairée faiblement, assez pour travailler, pas assez cependant pour agresser les yeux, gardant chacun dans le calme, dans les profondeurs de cette couleur d’ébène qui les étreignait doucement, l’un comme l’autre.

Bliss ? Ce Royaume de brigands, de forbans, d’assassins et de vendus, tous les uns plus que les autres. A l’évocation de ce nom, n’importe quel être vivant était en mesure de ressentir un changement d’atmosphère dans cette pièce déjà sombre. Elles étaient rares, les étincelles parcourant les prunelles scellées à la lumière du Médecin. Pourtant, à ce moment, les étincelles, les braises de la haine brûlaient si vivement dans le regard du toubib, qui gardait un visage calme, que l’on pouvait se brûler, rien qu’en venant les chercher du regard.

« Tiens donc, vous avez vécu à Bliss vous aussi ? »

Une nouvelle pointe d’intérêt semblait détacher l’homme en Noir de ses pratiques médicales. Le bandage était déjà appliqué, ce qui fit reprendre au Docteur une position plus confortable, assis sur un siège proche de ce lit sur laquelle il avait opéré le plus simplement du Monde une blessure qui n’était pas mortelle.

Des lames, des combats, Bliss. Il n’en fallait pas plus pour réveiller tout un traumatisme chez l’homme des bois. Les quelques images lui revenant étaient celles d’un homme couvert de boyaux humains, des têtes de mères et d’enfants de ces criminels à bout de bras et jetés comme des morceaux de papiers. Ce moment, ce moment où il avait brisé des vies malgré son serment, un massacre qu’il ne s’était jamais pardonné malgré sa reconversion et les vies sauvées. A l’extérieur, Kyo ne laissa rien transparaître des pensées morbides qui traversaient son esprit, celui-ci s’arrêtant une seconde fois sur une question de Yuki.

« C’est bien le seul sentiment qui me fait dire que je suis encore vivant aujourd’hui. Il pleut depuis bien longtemps après tout. »

Calme, maîtrise sur lui-même ; la Bête humaine se contenta d’accepter la proposition bien généreuse de cette demoiselle en convalescence désormais, et elle en avait bien besoin, parole de médecin.

« Si le repas est offert, vous m’en voyez conquis, Mademoiselle. Dites-moi, que faisiez—vous au Royaume de Bliss ? »
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Sam 3 Juil - 3:26
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Hualian D. Yuki

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Un soupir d'aise m'échappe, si la solution du médecin n'est pas miraculeuse, je ne peux nier que la souffrance s'amenuise déjà. Je m'étire, l'observant avec intensité. Mon regard d'azur essayait tant bien que mal de percer les mystères dans ces abysses ténébreux, sans jamais réussir à percer tous ces voiles, cela avait quelque chose de frustrant. Cependant j'avais tiqué sur la mention de vous aussi. Il a donc vécu lui aussi sur ces terres putrides... Je serre les dents. Cependant, sur ma question indiscrète, à laquelle je pensais obtenir de réponse. Il se sent vivant en ayant froid ? La pluie hein, une partie de moi le voit comme une métaphore des larmes et je soupire doucement.

Ce monde regorge d'hommes et de femmes torturées. Je retrouve mon sourire sempiternel lorsqu'il accepte ma proposition. Je me faisais glisser sur le bord du lit pour me diriger vers la commode et attraper un T-shirt bien trop large pour moi, le but étant de cacher de nouveau ma peau à son regard, sans pour autant remettre ma robe que je pose sur le côté, sachant pertinemment que je m'occuperais de celle-ci plus tard. A la question quant à ma présence au Royaume de Bliss, je m'arrête, j'ai posé une question indiscrète à laquelle il a répondu, sois juste Yuki. Je ferme les paupières en articulant péniblement, lentement.

« Je suis Hualian D. Yuki. Dernière héritière de la famille Hualian, je suis originaire de Bliss. J'ai vécu une partie de ma vie là-bas, jusqu'à ce que l'on arrache celle de mon aîné et de toute ma famille, j'aurais dû mourir ce jour-là. Les humains sont capables des pires atrocités, n'est-ce pas. Enfin... » Je me rapprochais de lui avec un sourire fin sur les lèvres, posant ma main sur son épaule en douceur, j'y vais à tâtons, je ne sais comment établir un contact lorsque l'on en ressent le besoin. « Dîtes moi ce qui vous ferait plaisir Kyo, là maintenant, tout de suite. »

Approchant doucement ma tête de cet homme en réduisant un peu plus la distance, posant mon œil bleuté dans cet abîme profond de son regard, respirant doucement l'odeur boisée de cet homme que j'avais eu l'occasion de sentir durant notre courte étreinte. J'ajoute avec un petit soupir en fermant les paupières, je dois poser une question qui me taraude l'esprit avant que son odeur me fasse perdre les pédales.

« Plus tôt, pourquoi m'avez-vous étreinte ? » Je me redresse avec un râle qui n'avait rien d'humain. Je sais que si je continue à le humer, je n'arriverais pas à penser clairement. « Je dois admettre que vous êtes un être très intriguant. Par ailleurs, ayant utilisé le mot aussi, je suppose que vous avez vous aussi vécu là-bas. Vous êtes né là-bas ou vous êtes venu y vivre plus tard ? » Je me mords la lèvre. « Vous êtes libre de ne point me répondre, je ne vous en voudrais pas. Soyez à votre aise ici. »

Je m'écarte doucement de lui pour revenir m'assoir face à lui, j'avais une petite moue sur le visage, être près de lui a satisfait cette pulsion animale que je contenais quelque temps auparavant. J'inspire doucement effleurant le bord de mon haut. Je fixe un instant mes mains. En fermant finalement la bouche, je caresse la peau dénudée de mes cuisses, je relève mon regard vers lui avec un petit sourire crispé.
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Sam 3 Juil - 4:05
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Le Médecin s’apprêtait à se relever pour ranger ses affaires éparpillées dans la pièce selon son gré, beaucoup de souvenirs étaient remontés malgré lui en entendant le nom de ce maudit Royaume de Bliss. Cachant le moindre tremblement, le moindre signe de faiblesse en tant que Bête sauvage apprivoisée sous la forme d’un pratiquant de médecine, les prises d’initiatives entreprises par la dénommé Hualian D. Yuki attirèrent le regard et l’intérêt de l’homme en Noir, qui la fixait tout en écoutant ce qu’elle racontait. Une autre victime de ces criminels pourris jusqu’à la moelle ?

Rien qu’en entendant le nom de l’endroit, Kyo était déjà certain du genre de passé qu’il allait entendre, ce qui lui fit pousser un léger soupir, n’y avait-t-il pas ce fameux Gouvernement et les forces aux services du peuple pour agir ? Cette pensée qu’il avait conservé en tête le fit sourire intérieurement. Toutes ces querelles stupides entre humains n’empêchaient rien de se produire, ils allaient jusqu’à crever devant la porte de la Clinique du toubib sans avoir accompli quoi que ce soit pour les personnes dans le réel besoin. Kyo n’avait confiance en personne finalement, adoptant toujours cette attitude défensive, gardant cet éternel demi pas en arrière pour réagir selon la situation, à la manière d’un fauve en terrain inconnu, ici aussi, il était prêt à tuer si sa vie était menacée, d’une quelconque manière.

Les prunelles ténébreuses venaient alors se poser sur un comportement pour le moins singulier. Vingt années dans la jungle permettaient à Kyo de développer une certaine sensibilité à son environnement, et très proche si l’on parlait de ce qui se passait sous son nez. Son œil azuré se posait dans le sien, qui ne détournait aucunement son attention de la femme, ni du moindre de ses gestes. Est-ce que ses capacités affectaient son odorat d’une certaine manière ? C’est la question que se posait le Médecin en la voyant agir tel qu’elle le fit sous son nez. Laissant un blanc se poser à la suite de cette question, le survivant analysait cette question et analysait en même temps cette gestuelle et ce comportement suspect provenant de sa patiente qui ne rassuraient pas Kyo du tout, il avait bien fait attention de ne rien donner de trop fort parce que son état ne permettait pas de traitement plus violent que la douceur et de laisser le temps faire son œuvre avec les bons outils de guérison.

Soupirant devant toutes ces questions, son regard devint plus sérieux que le sérieux dont il faisait preuve au quotidien, prenant dans ses mains un scalpel pour le faire jouer entre ses doigts, à la manière du premier couteau qu’il eut tenu entre ses mains, encore frêles et petites.

« Je ne suis pas né là-bas mais j’y ai passé quelques années avec ma femme. Je suis né dans une marre de sang et de tripes sur une île lointaine à South Blue, une île régie par la loi de la chaîne alimentaire où ma tribu était prisonnière depuis des générations. »

Regardant dans le vide un instant, ses yeux se reposèrent dans celui de la femme assise devant lui.

« Le Royaume de Bliss a été l’endroit où j’ai découvert l’humanité, et l’endroit où j’ai tout perdu. On a vendu l’emplacement de ma maison à l’écart des habitations et elle a été tué par ces chacals pour une poignée de pièces et de privilèges. La nuit où je revenais d’un « emploi », je découvrais son cadavre ensanglanté, éventré alors qu’elle attendait un enfant, le nôtre. »

L’espace d’un flash, tout comme la série d’éclairs qui illuminaient encore dans le souvenir du Monstre sa femme étendue dans la modeste maison en bois. Un regard des plus meurtriers s’était dessiné à cet instant sur le visage du fauve qui poursuivit, reprenant doucement son calme.

« J’ai tué toute cette vermine et je suis devenu fou, j’ai erré, j’ai tué, et je me suis tourné vers la médecine pour sauver des vies. »

Omettant volontairement de mentionner ses pratiques actuelles, Kyo se contenta de reposer l’outil de chirurgie avant de fixer Yuki d’un regard vide.

« Ce qui me ferait plaisir ? C’est exactement ce que je cherche depuis toutes ces années, Mademoiselle. »

Son attention se reposait alors sur ce comportement qu’il jugeait douteux, lui faisant poser la question, tranchant avec le sujet précédent.

« J’ai passé deux décennies parmi les prédateurs et les Monstres dévoreurs de chaire fraîche, j’ai appris à ressentir par instinct un comportement dont je devais me méfier. Ça fait un moment que vous semblez dégager une pulsion particulière, qu’est-ce que c’est ? »
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Sam 3 Juil - 12:25
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Hualian D. Yuki

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Le brun me raconter son histoire, l'a-t-il déjà fait avant ? Jouant d'un scalpel entre ses doigts, comme si ce petit objet était insignifiant. Il a vécu à Bliss ? Un bien étrange choix que voilà... Enfin. Si j'avais pu vivre ailleurs, je ne serais jamais restée là-bas. S'il y a vécu avec sa femme, alors le choix était logique, si elle était là-bas, quelle raison de s'en aller de terres que l'on a connu lorsque l'on trouve un être à qui l'on tient. Je ne désirais pas quitter Bliss lorsque mon aîné était encore en vie. Le lieu de sa naissance semblait, lui, plus qu'étrange, je n'avais nulle idée, moi qui ai uniquement manqué d'amour durant mon enfance que l'on pouvait y trouver pire que la pauvreté.

Son regard se plongea dans le mien, je le soutenais sans aucune gêne, écoutant la suite de son histoire. L'humanité... Il avait tout. Une maison, une femme, un futur enfant... Et tout lui a été arraché. Étrangement, cela me peinait. Et j'en perdais mon sourire sempiternel, l'humain est cruel et stupide. Je ne pensais juste pas que ce niveau de stupidité existait. Son regard se durcit, froid comme si une ombre malsaine planait sur ce regard si profond. J'inspirais doucement, restant parfaitement calme, l'écoutant avouer avoir commis des meurtres, être devenu fou.

« J'aurais fait pareil, si j'avais su.. »

Une affirmation qui m'échappait alors que mon regard se perdait dans le vague, l'image d'Asei venant s'imposer à mon esprit. Alors qu'il reposait le scalpel il ramena mon attention à lui. Sa réponse à ma question me fit afficher une petite moue. Il n'a rien dont il ait envie ? Je dois admettre que si l'on omet cette pulsion animale qui court sous ma peau, je n'ai envie de rien. Je travaille à faire découvrir ma cuisine pour que le décès d'Asei ne soit pas vain. Il m'a sauvé la vie, c'est pourquoi j'ai décidé de la vivre.

Si j'aurais pu être tentée de poursuivre sur le sujet. L'homme ténébreux mit les pieds dans le plat. Je baissais les yeux. Appuyant sur mon nez en me transformant en hybride, ma queue battant doucement sur le matelas, mes griffes dorées enveloppant mon museau. Je regarde mes mains avec un sourire las, le regard maussade.

« Ne vous méfiez pas de moi s'il vous plait, c'est... Juste des instincts primaires que je m'efforce de réprimer, ceux-ci n'ont rien d'hostile, je ne suis juste pas douée pour cacher quelque chose que je ressens pour la première fois. » Je me déplace pour me poser à genoux devant lui, lui laissant cette distance de sécurité, fermant les paupières, respirant son odeur à plein poumons en soupirant doucement. « Vous portez une odeur très particulière, j'ai une envie irrépressible de la humer. Je l'ai sentie lorsque la fièvre venait batailler avec ma malédiction. Je... Je ne suis pas un animal normal. Ma famille a été massacrée pour ces pouvoirs. C'est un fruit d'une rareté certaine que j'ai consommé je ne vais pas vous mentir. » Je rouvrais mon regard azuré, a demi-mutilé « Je suis un dragon, Kyo. Je ne contrôle pas encore ces envies particulières mais... Je peux vous dire que vous sentez bon. Cette odeur de bois, cela me rappelle l'odeur de la forêt, les pins, cette sensation de liberté, c'est une senteur que j'apprécie énormément. Cela fait quelques années que je n'ai pas parcouru une forêt en toute quiétude. Votre odeur est délicieuse si je puis m'exprimer ainsi. Je n'ai néanmoins pas envie de vous manger, vous n'avez pas à craindre d'une quelconque agressivité de ma part à votre égard. »

Je ramenais ma queue à moi d'un mouvement léger, poussant sur mes jambes en gardant l'équilibre grâce à cette queue qui traînerait sur le sol si je la relâchais. Je me dirige jusqu'à la fenêtre, entrouvrant la gueule en inspirant l'air marin.

« Je pourrais vous montrer en soit, si vous avez besoin d'une preuve. Ce n'est pas tous les jours qu'une blonde à peine normale revendique d'être un dragon, mais cela n'a rien à voir avec la fièvre, je suis lucide, solide. » Je me retourne vers lui. « Aussi étrange que cela puisse vous paraître, je ressens juste l'irrépressible envie de m'appuyer contre vous et d'humer votre odeur. C'est ce que ce côté plus sauvage me dit. Cependant. » Je serre mes bras contre moi en redevenant totalement humaine. « Ce dont moi j'ai envie n'a aucune espèce d'importance. L'important c'est vous. J'aimerais vous aider à trouver quelque chose qui vous ferait plaisir. »

Je terminais ma phrase un soupir. Je trouve ça si désagréable qu'un homme comme lui ait vu tout son bonheur arraché, le voir incapable de ressentir des envies simples qui pourraient rallumer cette étincelle cette chaleur. Je serre mes bras un peu plus fort sans un mot de plus, je me sentais mal à l'aise, parler de pulsions purement animales avait quelque chose de gênant. Je relève la tête vers le brun, j'ai envie de l'étreindre, non pas pour le humer, mais dans l'espoir vain de lui transmettre un peu de chaleur...

J'inspire d'un coup sec et me redresse pour combler la distance qui nous sépare. Arrivant dans son dos, mes gestes se font plus hésitants, doucement ma main glisse sur son épaule, et je me penche venant doucement l'étreindre maladroitement. Peut-être est-ce par mimétisme, mais je ne fais pas durer l'étreinte, me redressant vivement, trop vivement. Si je me déplaçais aisément en hybride, c'est ma queue qui me servait de balancier, je me rattrape et rejoins docilement le lit face à lui. Évitant de croiser son regard.
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Dim 4 Juil - 15:25
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Un regard de glace, tenu par un homme qui ne cherchait ni le réconfort ni la pitié de quiconque dans ce Monde dans lequel il avait été libéré. Abyssal, ses prunelles se posèrent à leur tour sur la femme qui avouait cacher quelque chose au nez et à la barbe absente de l’homme en Noir. Avait-il trop parlé de lui ? C’est la seule gêne qu’il ressentait à devoir dévoiler une partie de son histoire quand il se sentait l’irrépressible besoin de parler pour extérioriser, chose qu’il n’avait jamais eu l’habitude de faire ou de pratiquer, seul dans les ténèbres d’un marécage qui ne laissait passer les rayons de soleil que de manière tamisée, à la manière de cette pièce dans laquelle la patiente et le médecin se trouvaient, quelque part, cela lui rappelait son enfance et sa croissance dans un milieu aussi froid que dangereux.

Elle aussi avait vécu quelques tragédies, ce qui ne pouvait qu’attirer l’œil de la Bête qui n’était pas en partie de chasse où victime d’une de ses envies de jouer avec une cible, ici il était simplement Kyo, le petit nomade très bien caché derrière ces vitres d’ébène qui ne laissaient quasiment rien filtrer, une carapace qu’un enfant de dix ans avait dû instaurer et qui déjà à l’époque, lui avait fait oublier sa condition d’être humain pour celle d’animal.

Une amoureuse des verdures ? Finalement ils avaient peut-être bien des choses en commun contrairement à ce qu’il aurait pu penser de prime abord. Une Dragonne d’écailles et de sang lui fit face sans prévention, réduisant la distance entre eux et réveillant l’instinct sauvage du fauve qui se traduisit par une mise en route instantanée d’une mécanique particulière qui consistait, au moindre geste suspect, à viser tout ce qui pouvait être susceptible d’être un point faible.

On en revenait bien rapidement aux quelques lois, marquées au fer rouge sur l’enfant qu’il fut : tuer ou être tué. Néanmoins, il était simplement question selon les dires de Yuki d’un manque de contrôle par rapport à une nostalgie que l’homme ténébreux ne comprenait que très bien. Les sylvestres ayant fait de lui un Monstre sous bien des aspects, avaient ce mérite d’apaiser la conscience et de proposer un lieu de méditation indispensable, ça, il l’eut appris une fois d’autres îles découvertes, avec un écosystème plus favorable à la vie simple et quotidienne, une routine si simple et paisible, qu’il n’y avait jamais vraiment entièrement cru d’ailleurs.

« Vous vous doutez bien que me mettre dans votre assiette ne sera pas aussi simple, toute bonne cuisinière que vous êtes, Mademoiselle. » lâcha-t-il simplement en lui adressant un bref sourire, accompagné d’un regard plus soutenu, n’étant ni bienveillant, ni malveillant.

S’appuyer contre Kyo, humer son odeur ? La bête avait bien du mal à se faire à l’idée en voyant des images qui ne le laissait pas de glace. L’homme des bois haussa doucement un sourcil, ayant du mal avec ça avant de reporter son attention sur la dernière partie de sa phrase. Cette femme voulait l’aider à trouver ce qui lui ferait plaisir, attirant le regard perdu dans la pièce vers la Restauratrice, qui se permettait de se lever suite à l’intervention pour ouvrir la fenêtre pour respirer un peu d’air frais.

« Je ne comprends pas, vous mettre de côté pour moi ? Qu’est-ce qui vous pousse à agir de la sorte ? »

Aussi tranchant qu’il fil de rasoir, si ce ne fut davantage encore, Kyo n’avait jamais aussi cette délicatesse propre aux bons aristocrates pacifiés du cul par des siècles de diplomatie. La jungle, le meurtre, le sang, l’honnêteté simple et nette d’un homme sauvage qui estimait que ce comportement revenait à mourir dans le vaste Monde, à s’étouffer pour quelqu’un que l’on ne connaissait pas de surcroît, impensable.

Là où elle fit mouche, c’est en reproduisant l’étreinte que Kyo lui avait adressé plus tôt, pour focaliser son attention sur un point donné et lui permettre de rassembler son esprit pour se calmer. Quelle était sa raison à elle ? L’homme en noir se laissait approcher, et étreindre de la sorte, c’était bien quelque chose qui ne lui ressemblait que trop peu, avait-il été touché par cette dévotion de la part de la Dragonne, même s’il ne la comprenait pas ? Peut-être bien.

« Ne vous mettez pas de côté au profit de quelqu’un que vous connaissez depuis une ou deux heures. Dites-moi plutôt… »

Marquant une légère pause dans ses mots, pour poser ses prunelles d’un noir reflétant l’hybride qui lui fit face, il reprit aussitôt.

« Ce qui vous ferait envie. »
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Dim 4 Juil - 19:51
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Hualian D. Yuki

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« Ne me mettez pas au défi vous pourriez être surpris. »

Un petit rire m'échappa à sa remarque, une petite tirade joueuse, gloussée, j'appréciais la manière de parler de cet homme ténébreux. Il ne prenait pas de pincettes, laissant s'échapper de ses lèvres ce qu'il pense, posant les questions qui traversaient sa tête, répondant de manière tranchante. Ce genre de franc parlé qui traverse les murs et les barricades. Je retrouvais mon sourire sempiternel, les yeux rivés sur lui, et ce malgré ma cécité partielle. Je penche la tête à sa remarque. Baissant les yeux pour regarder mes mains. Laissant échapper avec un petit sourire.

La courte étreinte était agréable, comme la première. Je ne suivais plus les étiquettes de la noblesse depuis que j'étais en mer, j'appliquais ma propre étiquette, de celle-ci ne restait que ma manière de me mouvoir et le temps que je me donne parfois pour choisir mes mots. Je m'étire doucement, il semblait souvent se perdre dans des ténèbres qui étaient surement dues à son passé. En un sens, j'étais heureuse qu'il ne m'en veuille pas d'avoir ainsi envahi à mon tour son espace personnel. Je caresse mon bras.

Ses mots ont quelque chose de doucereux. Je joue avec une mèche de mes cheveux nerveusement. Ce qui me fait envie à moi ? Puis-je vraiment le formuler avec des mots ? Mon regard croise finalement le sien et je panique à moitié en ouvrant et fermant la bouche à plusieurs reprises sans que rien ne se passe, virant au rouge pivoine, ce que je veux, je l'ai déjà formulé, ce qui ne me ressemble pas. C'est si embarrassant ! J'ai envie de disparaître dans le sol.

« C... Comment ça ? Je... Ce dont j'ai envie je vous l'ai dit. J'ai envie d'enfouir ma tête dans votre cou et de ne plus bouger. Votre odeur m'enivre, et... Je... » J'enfouis mon visage dans mes mains et je me laisse choir en arrière. « Je n'ai que cette envie primaire en tête, sauf que je vous respecte trop pour exécuter une chose pareille. Vous m'avez soignée avec une grande minutie. Et comme vous l'avez souligné on ne se connaît que depuis une poignée d'heures. Mais dîtes moi Kyo, pourquoi vous intéressez-vous à mes envies ? Vous ne me connaissez que depuis peu de temps vous aussi... »

Quand est-ce que j'ai été dans les bras de quelqu'un pour la dernière fois ? Je ne me sentais même pas prête  à laisser quelqu'un dans ma bulle de nouveau. Ces courtes étreintes partagées et le fait que je l'ai laissé me soigner en luttant contre mon envie de bondir de l'autre côté de la pièce, et je formulais un tel souhait. Pourtant, j'ai exécuté ce pas vers lui, cette étreinte que je lui ai donnée, c'est un progrès que je lui ai donné de moi-même. Je lève mon regard vers le plafond en soupirant doucement.

« Ne vous préoccupez pas trop de cette pulsion animale, elle finira bien par s'évanouir. » Je souris légèrement. « Mais je dois admettre que j'apprécie votre compagnie. J'espère que je pourrais trouver quelque chose qui vous ferait plaisir pendant ce temps que nous partageons ensemble. Pour être honnête, si je vous ai proposé de rester c'était aussi un peu égoïstement, j'aime le fait que vous soyez là et que je puisse vous offrir ma cuisine, le fait de... » Je déglutis en perdant mon sourire. « Ne pas être seule ? »

C'est assez ironique d'inviter un homme qui admet être un tueur à rester, ses manies froides et ses paroles tranchantes, beaucoup auraient surement pris leurs jambes à leur cou, pourtant... Non il y a autre chose. Mordant ma lèvre un instant. Je suis tentée de formuler une pensée à haute voix et finalement je clos juste mes paupières en posant mon avant-bras sur mes yeux. C'est vrai, nous venons de nous rencontrer, cela ne fait que quelques heures et j'ai un comportement relativement familier, détendu, comme si nous nous étions connus auparavant. Son côté sauvage, son odeur boisée, cela avait quelque chose de captivant que je ne pourrais nier.
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Lun 5 Juil - 3:20
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Cette femme avait un don pour captiver l’attention de l’homme en noir. Loin des envies prédatrices et de la soif de sang qu’il pouvait habituellement ressentir envers une personne mais parfaitement la dissimuler, toujours dans l’optique de s’intégrer tant bien que mal au Monde qu’il haïssait profondément à l’heure actuelle, Kyo se surprenait à baisser sa garde de la sorte, voir même à concéder de petits sourires envers sa patiente, elle avait un quelque chose d’intriguant dans sa manière d’agir, de penser.

Bien qu’étant en antithèse avec la Bête, cette dernière n’était pas ennuyée par cette consultation prolongée, n’aimant pas un rapprochement trop long que ce soit pour lui-même ou pour les personnes qui l’entourait et qu’il n’avait pas l’intention de tuer de sang-froid. Une promesse d’intégration faite il y a bien longtemps, et qui commençait à montrer des signes de faiblesse, trouvait un second souffle, alors que les prunelles d’ébène du survivant se posèrent dans le sien, azuré, reflétant un autre Monde, et d’autres perspectives que les siennes… même si le désir qu’elle exprimait arracha une grimace à Kyo qui soupira avant de sourire plus franchement, elle était vraiment à part.

Elle posa une bonne question qui rendit songeur le Médecin, qui n’arrivait pas non plus à s’expliquer ce relâchement excessif une fois pensé et repensé dans son esprit, ça ne lui ressemblait pas pourtant de montrer de grands signes d’attachement comme se laisser étreindre sans planter un pieu dans la jambe de son opposant. Finalement, elle partageait ce sentiment de vide que le jeune homme avait ressenti durant toute sa vie avant de trouver l’étincelle qui lui avait rendu son humanité et sa capacité à s’exprimer, de la manière dont il le fit avec Yuki.

C’est avec une certaine spontanéité que la Bête attendrie à son tour vint à raccourcir le pas qui les séparait alors l’un de l’autre et, à la manière dont sa femme l’eut un jour sauvé d’un monde baignant dans les tripes et le sang, la soif de dominer, d’affirmer sa condition de prédateur, Kyo enlaça doucement la Dragonne, la fixant de son regard qui ne reflétait toujours rien de plus qu’un vortex d’ébène dans lequel plonger, ne reflétant que l’abîme, à contrario de son acte qui trahissait une compassion qu’il avait un jour reçue, et qu’il transmettait à son tour, à la manière d’une flamme qui ne s’était jamais vraiment éteinte.

« Disons que pour cette fois, je fermerai les yeux sur cette pratique que je ne comprends pas. »

Laissant faire la Dragonne, l’Homme des bois se remémorait ces moments de douceur qui n’étaient plus que des vestiges dans son esprit désormais. La solitude avait été son quotidien pendant longtemps, mais le pire pour Kyo avait été de trouver un jour une place dans ce vaste Monde, loin des marécages où seule la loi animale régnait, dans un nouveau Monde qui avait permis à l’humanité de le regagner, avant de le déposséder de ce qu’il avait de plus précieux.

Il comprenait la solitude mieux que quiconque et compatissait à sa manière, bien que froide et par un visage qui reflétait l’incompréhension et le vide qu’il ressentait quotidiennement, un visage auxquels ceux qui l’avait déjà croisé étaient habitués.

« Pour vous répondre, disons que la solitude qui vous étreint, je l’ai connu et je la connais encore, même si j’y suis familier, je comprends ce vide qui vous envahit lorsque vous tournez le regard et que vous ne voyez personne à qui parler. »

Regardant par cette fenêtre entrouverte qui laissait passer le bon air marin qui envahissait les narines de Kyo qui s’abreuvait de cette fraîcheur, il reprit la parole en reposant son regard sur cette femme.

« Je resterai pour m’assurer que vos blessures se remettent correctement, et pour goûter cette cuisine qui m’a transporté une fois déjà, Cheffe Yuki. »
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Lun 5 Juil - 10:43
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Hualian D. Yuki

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Les pas du brun m'amenèrent à poser mon regard mutilé sur lui, cette perle d'azur venant ce noyer dans ces océans ténébreux, si vides, pourtant si captivants. Le regard qu'avait Kyo sur le monde était froid, cela transpirait dans ses actes. J'inspire doucement. Ses bras refermés sur moi, tout mon corps s'est tendu, sans pour autant que l'angoisse vienne me prendre à la gorge. Ses gestes mesurés  avaient une tendresse et un calme qui venait se transmettre à mon corps paniqué, anesthésiant les signaux de panique. Respirant son odeur, je frémis, c'est agréable, avec une légère hésitation, je déplace finalement mes mains, lentement, maladroitement, essayant de lui montrer ce que je fais.

Je ne voulais ni le surprendre ni le brusquer. Je ne voulais pas non plus qu'il se détache de moi trop vite, mais surtout, je voulais lui transmettre, par cette étreinte timide, mal assurée, cette sensation de calme et d'apaisement qui s'est installé en moi, grâce à lui. Mon rythme cardiaque est lent, puissant, mon cœur me donnant l'impression de résonner dans ma cage thoracique.

Le ténébreux n'était plus aussi effrayant et froid là, ainsi enlacé contre moi. Je l'observe de mon œil curieux. Silencieuse. Attentive. Son visage, maintenant que je pouvais prendre le temps de le détailler de plus près avait quelque chose d'attrayant. Ou bien étais-je biaisée par ce parfum posé sur lui de part sa nature et la mienne, parfum que je me plaisais à humer.

Alors qu'il parle de la solitude un sourire las se dessiner sur mon visage alors que je baisse les yeux. Je soupire doucement, déplaçant ma tête pour appuyer mon front contre son torse.

« Vous savez, Kyo, je me sens vide, même lorsque la salle est remplie de monde. Ce n'est pas la vraie ' moi ' qui est en bas. Lorsque je suis en bas, je porte ces mensonges sur le visage, parce que tant que j'ai un sourire à donner aux gens et des saveurs à leur faire découvrir... Je suis encore... Humaine ? Je me suis demandée si vivre ma vie en tant que dragonne recluse dans un coin perdu où personne ne viendrait me déranger n'était pas une bonne idée. »

J'achevais ma phrase d'un petit rire sarcastique. Relevant les yeux vers Kyo, je me redressais légèrement, l'observant encore une fois plus en détails. Je sais que c'est mal poli de fixer les gens... Cependant... C'est plus fort que moi. A sa remarque, ma queue de dragonne aurait bien battu le lit si j'avais été en forme hybride, à la manière de ces chiens surexcités ayant entendu une bonne nouvelle.

« Je serais heureuse de t-- vous faire goûter ma cuisien de nouveau ! J'ai toujours aimé cuisiner depuis mon plus jeune âge. Avant, ce n'était visuellement pas appétissant, mais mon aîné goûtait chacun de mes plats et m'encourageais à ne pas perdre ce savoir-faire. Le fait que ma cuisine vous plaise me touche énormément. »

Pour preuve était que j'avais doucement resserré mon étreinte avant de le relâcher doucement de nouveau. Je frotte mon œil meurtri en ajoutant avec un petit sourire.

« Voulez-vous quelque chose à boire ? »

Je ne me séparais pas de lui tout de suite, être contre lui avait quelque chose de bien trop apaisant, je ne pouvais me soustraire à lui de mon plein gré, pourtant, ma poigne était lâche, preuve qu'il était toujours libre de lui, s'éloigner lorsqu'il en aurait assez, comme je l'avais deviné, apaiser cette pulsion animale était possible ainsi, cependant, celle-ci était bien différente que ce que je pensais, c'est pourquoi je garde mon regard rivé  vers le sien. Cela agit comme un point d'ancrage pour ne pas perdre la boule comme un chat que l'on aurait plongé dans une piscine d'herbe à chats.
Hualian D. Yuki
Hualian D. Yuki
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Mar 6 Juil - 5:48
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Il y eut bien des choses que le Ténébreux avait laissées derrière lui après cette fameuse nuit. L’amour, l’espoir, le renouveau, l’humanité, tant de sentiments qui étaient ravivés alors que ses bras enveloppaient d’une manière instinctive la Dragonne pour lui offrir ce qu’elle souhaitait et ce qu’elle ne voulait pas dévoiler à l’homme en Noir.

L’Azur étincelant de son œil avait quelque chose d’apaisant, à la manière d’un joyau dans lequel le regard se perd, emmené dans le monde des songes telle une danse au milieu d’un spectacle qui savait ravir l’œil et le cœur de celui ou celle qui s’y laissait prendre. Au milieu de ces meurtres, de ces manigances et de ses actes belliqueux, la Bête n’avait pas ressenti une telle quiétude depuis de longues années, depuis cette période où sur la terrasse de la modeste maison qu’avait construit l’animal au visage d’homme, avec sa femme, étreints mutuellement, les deux tourtereaux prenaient le temps de contempler la voûte céleste, la même qui eut accompagné ce fameux soir, où elle avait nommé l’innommable, le jour où « Kyo » devint le nom du survivant des marécages infernales, le soir où la flamme de l’humanité lui fut transmise.

En l’instant présent, c’est auprès de cette Cuisinière qu’il se remémorait des sensations disparues, la chaleur d’avoir quelqu’un aussi proche de soi, la sensation d’être entouré de bras chaleureux, la sensation de vivre à nouveau. Il l’écoutait lui conter son expérience de vie en tant que Cuisinière. Un masque ? A l’image de ce fameux sempiternel sourire qui avait attisé autant sa curiosité que son soupir ? Oui, il avait bien vu à travers ce vulgaire voile, ce tissu superflu qui ne lui servait absolument pas.

« Vous n’arriverez pas à faire sourire, si vous-même vous n’êtes pas convaincue de votre action. Ce sourire de façade que j’ai vu en vous regardant, c’est la première chose qui a attisé ma méfiance et ma curiosité à votre propos, Mademoiselle. »

Tout cela lui rappelait ses premières tentatives lorsqu’il vivait avec sa femme au Royaume de Bliss. Les quelques fois où Kyo dut se rendre dans les rues commerçantes en sa compagnie, et où le sourire était de mise pour ne pas passer pour un tueur en série. Il se rappelait encore avoir failli égorger un gosse qui avait eu l’idée de jouer le pickpocket en détroussant sa femme. La pauvreté attise le vol, la faim l’attise également. Le sourire quant à lui, se devait d’être véritable pour inspirer celui qui devait le regarder, un faux sourire n’apportait que la méfiance d’autrui et des ennuis qui allaient de pair, personne n’avait cru en ce sourire de la Bête.

Inspirant doucement, il reprit la parole.

« Vivez de votre rêve, s’il est encore possible en ce Monde d’en avoir un et accrochez-vous de toute vos forces à ce sentiment. Un jour, votre cuisine vous permettra sûrement de sourire véritablement, c’est ce que je vous souhaite. »

Des paroles inspirantes qui lui venaient de sa défunte épouse, et auxquelles il ne croyait plus lui-même depuis longtemps. Peut-être étaient –elles véritables, mais pas pour lui, certainement pas. Une invitation à boire ? Le Médecin ne pouvait pas nier une certaine envie de Rhum pour étouffer tout ces souvenirs qui lui martelaient dans la tête à la manière de maillets acharnés qui ne le lâchait pas d’une semelle.

Il était temps d’oublier, de se replonger dans l’ébène de ses yeux, dans le néant qu’incarnaient ses prunelles, se posant alors sur la Cuisinière.

« Avec plaisir, si vous avez du Rhum, j’en prendrais une bonne choppe, buvons ensemble. »

Il ne se libérait pas de l’étreinte de Yuki, se contentant de lui parler normalement, ce n’était pas si mal finalement.
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Mar 6 Juil - 9:35
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Hualian D. Yuki

Appétit & Consultation en Mer. [FB / ft. Yuki] Unknown

Les mots du brun étaient plein de sens, l'homme mystérieux était de ceux que j'aime écouter, le visage relevé vers lui, détendue, dans une étreinte qui dégageait cette odeur boisée qui me rendait dingue. Sa méfiance ? Ma tête se penche légèrement sur le côté, mes boucles d'or pâle se déplaçant dans un même mouvement. Je pose une de mes mains sur son torse là où bat son cœur.

« Je n'ai pas la prétention de faire sourire les gens, je leur offre juste ce qu'ils veulent voir, une personne souriante et un repas chaud. Peu se préoccupent de l'état dans lequel peut-être la personne qui cuisine, vous êtes différent. Certains diront surement que vous êtes froid, pourtant, vous êtes plus chaleureux que ce monde glacial. Vous le montrez juste, autrement. »

Je déplaçais de nouveau ma main contre laquelle résonnait son cœur jusque maintenant pour revenir la glisse dans son dos, lentement. Ma voix se faisant plus faible, un fin murmure qui sembla un instant être pour moi-même, pourtant, celui-ci était suffisamment audible pour qu'avec notre proximité, Kyo puisse l'entendre.

« Je vis mon rêve, parce que je sais que c'est ce qu'il aurait voulu. Je doute que la cuisine me fasse vraiment sourire un jour, une personne pour qui je cuisinerais m'arrachera peut-être autant de sourire francs que de joie, peut-être. Mais... Cuisiner me rappelle trop le passé, les blessures sont encore fraîches, des plaies béantes que l'on ne saurait refermer. »

Un sourire las se pose sur mon visage.

« Vous savez, je vous admire. Vous êtes franc, sauvage, direct. Vous êtes quelqu'un qui m'intrigue énormément. »

Alors qu'il parle de rhum, j'acquiesce doucement, me mordant la lèvre inférieure un instant, je me soustrais avec une grande douceur de ses bras, une douceur teintée de regrets, je serais bien restée là, encore un peu. Je me lève me dirige vers un petit meuble en bois.

« Les simples clients n'ont pas droit à ces bouteilles, vous savez, cependant pour vous, je n'ai aucun mal  à faire une exception. »

Me penchant en avant après avoir ouvert le meuble, je fais teinter quelques bouteilles pour sortir différents rhums. Non, je n'en avais pas qu'un, sortant deux larges verres caractéristiques, je les posais sur la table basse près de l'un des grands sofas, avant de me diriger vers la porte de mes appartements, descendant doucement les marches en bois, et ce avec la plus grande précaution, il serait fâcheux de tomber. Récupérant de gros glaçons dans le freezer, les stockant dans un bol large, en céramique. Un dragon dessiné dessus. Je remontais les marches pour rejoindre Kyo.

« Ce sont des bouteilles qui étaient à bord du navire Hualian. Ce sont de très vieux rhums pour la plupart, de très belles bouteilles comme vous pouvez le voir, celui-là. » Je tends la main vers une bouteille légèrement différente. « C'est une bouteille artisanale faite par mon oncle, je ne saurais dire si ce rhum va être doux ou fort, bien que je pense que cela soit plutôt la seconde option vu son âge avancé. Mon oncle était doué pour brasser de l'alcool... Il faut dire, il était un poil trop imbibé. »

Servant un verre à l'homme en noir, je glisse avec soin les glaçons en forme de fleurs de lotus, un moule à glaçon particulier m'avait permise d'obtenir ces fleurs de glace si délicates. Celles-ci dansant dans le liquide ambré, je lui tends le verre, sans me servir, je laisse mon regard se perdre dans le vague.

« Dites-moi, Kyo, vous avez un rêve ? Quelque chose vous fait vibrer ? Moi je veux me venger, me venger du monde, je hais ce monde. »

J'aurais aimé lui demander si, lui, il avait tenté de se reconstruire depuis ce massacre, moi j'ai suivi le courant des eaux tumultueuses de la vie, menée par ce bateau-restaurant. Courant qui avait mis sur mon chemin l'homme de bois. Au lieu de cela, j'avais parlé brièvement de cette haine que je voue au monde, de cette envie de m'en venger sans même pouvoir déterminer tous les pourquoi que l'on peut relier à cela. Je tends la main pour la poser sur son bras, doucement, avant de me lever, revenant m'appuyer contre la fenêtre, le jour était sur le point de décroître, le temps passait vite, bien trop vite. Ma voix s'élève, soudainement lasse.

« La mort, semble parfois être une échappatoire plus chaleureuse lorsque l'on voit à quel point ce monde est froid, vous ne trouvez pas ? »
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Mar 6 Juil - 20:27
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Kyo était attentif à ce que disait la Restauratrice aux yeux azurés. Elle faisait partie de ceux que le Monde avait laissé avec un vide béant à combler, un vide qui consumait leur esprit et leur volonté à chaque jour qui s’écoulait tandis qu’au travers de cette fumisterie que l’on appelait Monde, des factions se livraient un combat pour la suprématie de leur groupe, pour la conquête, pour un aboutissement de leurs idéaux qui consistaient à se tuer pour avoir le dernier mot, pour régner. Toute cette vague d’hypocrisie, des masques arborés par tous ces pleutres qui pensaient apporter l’ordre, la justice, ou bien une souveraineté sur le Monde parce qu’ils auraient atteint le bout du Monde ?

Il serait le seul, le seul à un jour mettre fin à tout ce bordel, le seul à planter les têtes de chacune des factions sur des pieux en proclamant que le Monde n’avait plus à suivre d’ordre établi par qui que ce soit, que vivre librement et selon son bon gré était un droit auquel il fallait aboutir. Une vie détruite comme celle de la bête ne servirait qu’à détrôner tous ces imposteurs de la justice, du bien, ou du mal, de la Piraterie, pour laisser le trône du Monde vide, et le jeter à l’eau. Toute cette volonté se traduisit par un regard bien plus déterminé que la détermination qu’il montrait dans ce regard vide ordinairement. S’il avait pu survivre et non sa femme, il dédierait sa vie à traquer et tuer toutes les personnes qui voudraient de manière égocentrique régner de quelque manière que ce soit, pour pouvoir vivre paisiblement jusqu’à son dernier souffle, et laisser libre droit à ceux qui suivraient, de vivre paisiblement à leur tour.

Bien ou mal, leur destruction pure et dure par la peur à inspirer au Monde rendrait le troupeau bien plus docile, et qui pour réaliser la tâche de berger qu’un prédateur déjà endurci, prêt à tuer comme il respirait.

« Le Monde est dans un piteux état pour laisser des personnes vivre ces malheurs. Mais un jour… »

Kyo abattrait les piliers qui composent cette vague d’égocentrisme, en les tuant, en les détruisant jusqu’à la dernière cellule. Pour cela, il devait lui-même emprunter le même chemin que ces conquérants pour les chasser ensuite, les uns après les autres jusqu’à purger le Monde par l’effroi et la peur, en redevenant le Monstre qu’il était devenu avant sa rencontre avec Mysa.

« L’aube se lèvera de nouveau pour les personnes comme vous et moi, je vous le promets. »

Reprenant son calme en main, le Médecin observa de loin Yuki rapporter ce qui semblait être, à vue de nez, et d’odorat surtout un Rhum d’exception, qu’elle indiquait ne pas servir aux clients habituellement. Une exception qui fit acquiescer d’un signe de la tête, en guide reconnaissance la Bête qui se fit promptement servir un verre qui avait un certain charme, son regard d’ébène se perdant sur ces glaçons originaux et attrayants de par leur forme.

« Merci pour le verre, servez-vous également, c’est plus convivial à deux que seul face à vous. » suggéra-t-il avant de prendre son verre et de goûter ce saint nectar.

D’une traite, c’est ce qui fallut à Kyo pour descendre le verre de Rhum qui avait assez de peps pour faire sourire de satisfaction l’homme ténébreux qui regrettait déjà de ne plus rien avoir dans son verre. Un rêve hein ? La question de la Dragonne fit relever le regard de l’homme en noir qui perdit son regard dans le sien un instant, avant de se déporter vers un espace vide de la pièce, puis revint se planter dans le sien une nouvelle fois, lorsqu’elle parla de la mort comme étant une forme de libération.

« Quand ma femme est morte cette nuit-là, j’ai vengé son assassinat en tuant les criminels en cause. Mais si le Monde entier est en cause, pour ces personnes qui ont un jour été victime de tragédies, il faut vivre, et faire du Monde un endroit meilleur. Ce n’est pas un rêve, c’est quelque chose que je ferai, tôt ou tard. »

Des pulsions meurtrières ravivées par le bon Rhum et l’état second se firent ressentir dans les yeux sanglants du survivant des marécages infernaux. Un rêve ? Non. Un Génocide, et pour cela, il devait parcourir ce vaste Monde, ironiquement de la même manière que ses proies.
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Mer 7 Juil - 9:45
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